Reportage "Pas authentique", "très clivant"... L'engagement de Manon Aubry pour la défense de l'environnement ne convainc pas les militants écologistes

La tête de liste LFI aux européennes se présente comme la meilleure candidate à gauche pour la défense de l'environnement. Mais les militants écologistes ne sont pas du même avis et y voient plutôt du "greenwashing".
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La tête de liste LFI aux élections européennes, Manon Aubry, le 16 mars 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

Sauver le climat de l'influence des lobbys et défendre un "protectionnisme écologique", c'est le programme de la tête de liste LFI aux européennes, Manon Aubry.  Alors que le parti EELV-Les Ecologistes a une candidate officielle en la personne de Marie Toussaint, l'insoumise se présente comme la meilleure candidate de la gauche pour la défense de l'environnement. Une posture qui ne convainc pourtant pas tous les militants écologistes. 

En marge d'une action militante de Marie Toussaint, certains militants comme Sébastien n'hésitent pas entre leur candidate et celle des Insoumis. "Les écologistes portent l'écologie dans leur ADN, et pas juste pour un argument politique", tacle-t-il. Même son de cloche du côté d'Alice, une autre militante drapeau vert des écologistes à la main.

"Manon Aubry récupère le sujet de l'écologie aujourd'hui, parce que c'est nécessaire avec le réchauffement climatique et qu'il n'y a plus vraiment de choix. Donc très bien, tout le monde en parle, mais ce n'est pas authentique."

Alice, une militante écologiste

à franceinfo

"Ça fait 50 ans qu'on dit que ça ne va pas aller, ça fait 50 ans qu'on dit qu'il faut changer le monde et faire de l'écologie politique. La France Insoumise cas fait 10 ans qu'ils font du social et là ils s'aperçoivent qu'il faut faire de l'écologie !", tance la jeune femme.

Désaccord sur la forme

Anaeg, lui, est plus nuancé. Il souligne qu'Insoumis et Ecologistes votent à peu près la même chose au Parlement européen en matière d'écologie. Mais pour Anaeg, c'est le ton des Insoumis et la façon de faire qui ne vont pas. "J'ai l'impression qu'il y a une différence de posture qui est énorme et j'accorde beaucoup d'importance à ça", explique-t-il. "Sur la manière de communiquer, Marie Toussaint a choisi la douceur pour la campagne. Moi, les techniques de com' de La France Insoumise j'ai un peu du mal, c'est très clivant, agressif. On a besoin de débattre tous ensemble pour avancer sur la question écologique c'est crucial, c'est un enjeu démocratique énorme", juge-t-il.

"On ne peut pas être clivant à ce point parce qu'on ne parle pas à tout le monde et c'est problématique, on n'avancera pas comme ça".

Anaeg, un militant écologiste

à franceinfo


Du côté des militants insoumis, on plébiscite au contraire cette radicalité qui, d'après Léo, fait justement toute la différence. "Manon Aubry elle est ferme sur les principes, sur nos idées, elle ne transige pas et défend une écologie de rupture. Je pense que c'est quelqu'un qui est déterminé, qui est au combat tous les jours. C'est justement un programme de rupture qu'il faut, et je pense que c'est la France Insoumise qui incarne cette rupture et cette radicalité-là aujourd'hui", estime ce militant acquis à la cause de Manon Aubry, qui n'oublie pas de rappeler le combat de Jean-Luc Mélenchon pour la défense de l'eau, l'un des thèmes de campagne de l'insoumis lors de la dernière présidentielle.

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