Municipales : ce qu’il faut retenir du premier tour
Le Front national fait une forte poussée, l'UMP croit à la vague bleue au second tour, et le PS prend une grosse claque... Voici les enseignements du premier tour.
Beaucoup de surprises… Les Français ont voté, dimanche 23 mars, pour le premier tour des élections municipales, et ont déjoué les prévisions des instituts de sondages. Le PS s’attendait à une claque, mais pas aussi forte. Ce qui redonne du baume au cœur de la droite, qui ne semble pas avoir été atteinte par les affaires. Le Front national, lui, se hisse plus haut qu’attendu. Voici tout ce qu’il faut retenir de ce premier tour, marqué par une abstention record.
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Le FN réalise une forte poussée
Le Front national a visiblement surfé sur l'abstention. Il réalise des scores qui vont au-delà de ses espérances. Symbole de cette performance, même si un recours a été déposé, Steeve Briois, élu dès le premier tour à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) avec 30 voix de plus que les 50% requis. Dans plusieurs autres villes, le FN arrive en tête : Philippe Lottiaux à Avignon (Vaucluse), Louis Aliot à Perpignan (Pyrénées-Orientales), Florian Philippot à Forbach (Moselle), Gilbert Collard à Saint-Gilles (Gard), Robert Ménard à Béziers (Hérault), David Rachline à Fréjus (Var)... même si le nombre de villes réellement gagnables dimanche prochain, au second tour, reste limité. Le FN parlait d'une dizaine. Cet objectif ne devrait pas être atteint.
"C’est la confirmation que la stratégie de dédiabolisation est payante, le FN n’est plus un vote de protestation mais d’expression, analyse Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof, interrogé par francetv info. C’est le vainqueur de cette élection pour le moment".
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L’UMP croit à sa "vague bleue"
L’UMP reprend des couleurs. Jean-François Copé, lui-même réélu dès le 1er tour à Meaux (Seine-et-Marne), comme Alain Juppé à Bordeaux, estime que "les conditions d'une grande victoire" sont réunies pour son camp. A Reims, Amiens, Nancy, Toulouse, la droite est en position de force.
L’UMP devrait aussi conserver Marseille, où Jean-Claude Gaudin est arrivé en tête et où son challenger socialiste, Patrick Mennucci, se classe même derrière le Front national. A Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet est en tête, même si l’avantage pour le second tour devrait rester à Anne Hidalgo. Enfin, à Pau, François Bayrou, soutenu par l'UMP, est largement devant.
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Le PS prend une claque plus forte que prévu
Bien malgré lui, Patrick Mennucci est donc le symbole d’un PS qui prend une plus grosse claque que prévu. A Quimper, Nancy, Reims, Saint-Etienne, les candidats PS sont en ballotage défavorable. Pire, ils sont laminés à Nîmes, Pau, Amiens, Béziers… sans compter Marseille où Patrick Mernnucci est donc troisième, derrière l’UMP et le FN. Tout n’est pas perdu cependant : les rapports de force restent favorables dans plusieurs grandes villes pour le second tour, même si cela risque d’être plus serré que prévu.
A Lille, Martine Aubry est en tête, mais avec dix points de moins qu’en 2008. A Lyon, Gérard Collomb est lui aussi premier, mais contrairement à 2008, le PS ne remporte aucun arrondissement dès le premier tour. Quant à Paris, Anne Hidalgo est certes en ballottage favorable, et le PS en tête dans la majorité des arrondissements, mais elle est devancée au global par sa rivale NKM. Un symbole.
Le vote sanction a donc bien eu lieu. "Les électeurs ne font pas une déconnexion complète des enjeux nationaux et des enjeux locaux, notamment quand ils sont confrontés à des usines qui ferment et des licenciements", analyse Bruno Cautrès.
"Le premier tour des municipales s'est déroulé dans un contexte économique et social difficile pour les Français, a affirém le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. (...) Certains électeurs ont exprimé par leur abstention ou leur vote leurs inquiétudes, voire leurs doutes. La priorité est désormais de se rassembler et de rassembler toutes les forces de la gauche."
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