Présidentielle : "J'accuse Total d'être complice de la guerre en Ukraine", martèle Yannick Jadot, poursuivi en diffamation par le groupe
Le candidat écologiste à l'élection présidentielle persiste et signe, accusant la multinationale française d'être "complice" de "crimes de guerre".
Yannick Jadot a engagé un bras de fer avec TotalEnergies. Le groupe français a annoncé, mercredi 23 mars, poursuivre en diffamation le candidat écologiste à l'élection présidentielle, après que ce dernier a accusé la multinationale de "complicité de crimes de guerre" par son activité en Russie. "J'accuse Total d'être complice de la guerre en Ukraine, en travaillant avec des entreprises proches de Poutine et des oligarques russes", a réitéré Yannick Jadot, lors d'une conférence de presse tenue dans l'après-midi. "J'accuse le président Macron de complaisance et de cynisme à cet égard. Cela fait des années que le président Macron, déjà en tant que ministre, a soutenu l'installation et les contrats de Total en Russie", a poursuivi le candidat.
"J'apprends que Total a porté plainte contre moi... Les écologistes sont menacés, comme en Russie (...) EDF m'a espionné, Monsanto nous a espionnés, je reste constant pour la paix et le climat : nous allons retirer les lobbies des appareils publics", a ajouté l'écologiste, qui pointe régulièrement du doigt l'implication de TotalEnergies en Russie depuis le début de la guerre en Ukraine.
TotalEnergies avait assuré mardi arrêter tout achat de pétrole ou de produits pétroliers russes avant la fin 2022, mais pas de gaz. Réagissant à cette annonce sur Twitter, Yannick Jadot avait fustigé le groupe, accusé de maintenir "l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu'elles contribuent à financer".
Passe d'armes avec le PDG du groupe
Mercredi matin, le PDG du groupe français, Patrick Pouyanné, a contre-attaqué sur RTL. "Quand monsieur Jadot accuse les 100 000 salariés de Total [de crimes de guerre], c'est gravissime, c'est une insulte, (...) ce n'est pas acceptable", a-t-il déclaré. TotalEnergies a annoncé dans la foulée lancer "sans délai une action en diffamation" contre des "propos inacceptables", ajoutant continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens".
"Etre 'complice de crimes de guerre', c'est fournir une aide directe à un Etat ou à une organisation criminelle auteurs des crimes", s'est justifié le groupe, s'adressant directement à Yannick Jadot : "Vos propos sont particulièrement graves et infondés contre notre compagnie qui n'opère aucun champ pétrolier ou gazier en Russie."
En conférence de presse, le candidat écologiste a répondu au PDG de Total : "Il dit que se passer du gaz russe est impossible... Il y a trop longtemps que les dirigeants [de grandes entreprises] dictent les politiques publiques", a-t-il lancé.
"Aucune procédure ne fera taire les écologistes", a pour sa part fait savoir la députée Delphine Batho, cheffe des porte-parole de Yannick Jadot, sur Twitter.
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