Résultats présidentielle 2022 : "Ce vote m'oblige pour les années à venir", déclare Emmanuel Macron aux électeurs qui ont voté "pour faire barrage" à l'extrême droite
Le président sortant s'est exprimé sur le Champ-de-Mars, à Paris, après avoir battu Marine Le Pen au second tour, dimanche soir. "Je ne suis plus le candidat d'un camp mais le président de tous", a-t-il affirmé.
Ce qu'il faut savoir
L'Elysée ne change pas de locataire. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, dimanche 24 avril, avec 58,54% des voix face à Marine Le Pen, qui totalise 41,46% des suffrages, selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l'Intéreur. Ce direct est terminé.
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Une première depuis vingt ans. La réélection d'Emmanuel Macron pour un second mandat constitue une première depuis la victoire de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen en 2002. Le plus jeune président de la Ve République réussit là où ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy (battu en 2012) et François Hollande (qui ne s'est pas représenté en 2017) ont échoué. Il peut se targuer d'avoir été reconduit hors période de cohabitation, contrairement à François Mitterrand (réélu en 1988) et Jacques Chirac (réélu en 2002). Une prouesse que le général de Gaulle avait réussie en 1965, mais sa première élection en 1958 n'avait pas été le fruit du suffrage universel direct.
Marine Le Pen évoque une "éclatante victoire", malgré un nouvel échec. Le match retour de 2017 a désigné le même vainqueur, mais avec des scores bien plus serrés : Marine Le Pen a progressé de près de 7,55 points par rapport au second tour il y a cinq ans (33,9%), selon notre estimation Ipsos-Sopra Steria. "Le résultat de ce soir représente en lui-même une éclatante victoire", a déclaré la candidate du RN dimanche soir. "Les idées que nous représentons arrivent à des sommets un soir de second tour de l'élection présidentielle".
Et maintenant ? Dans les jours qui suivront son investiture officielle, d'ici le 13 mai, Emmanuel Macron devra choisir un nouveau Premier ministre et nommer un nouveau gouvernement. Un nouveau combat s'ouvrira alors avec la campagne pour les élections législatives des 12 et 19 juin, une étape indispensable si le nouveau président veut disposer d'une majorité à l'Assemblée nationale pour faire passer ses réformes.
La bataille des législatives déjà lancée. "Le troisième tour commence ce soir", a commenté Jean-Luc Mélenchon, qui espère fédérer la gauche avec son Union populaire. "Les 12 et 19 juin ont lieu les législatives, vous pouvez battre monsieur Macron et choisir un autre chemin." Eric Zemmour, de son côté, a réclamé "une union des droites et des patriotes" en vue du prochain scrutin.
Une abstention très élevée. Ce second tour de l'élection présidentielle est une fois de plus marqué par l'abstention. Selon notre estimation Ipsos-Sopra Steria, 28,01% des électeurs inscrits ne sont pas allés voter, soit une hausse de près de 2,8 points par rapport à 2017 (25,44%). Au premier tour, l'abstention s'établissait à 26,31% des électeurs inscrits, soit une baisse de la participation de quatre points par rapport à 2017.