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Election présidentielle : 67% des Français ressentent de la déception, du dégoût ou de la colère face à la campagne, selon notre sondage Ipsos / Sopra Steria

A douze jours du premier tour, la présidente du Front national et le leader d'En marche ! semblent toujours les mieux placés pour le second tour, malgré la remontée fulgurante de Jean-Luc Mélenchon à gauche. 

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme passe devant les affiches électorales pour la campagne présidentielle, le 10 avril 2017 à Strasbourg. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Ce sont des chiffres pour le moins inquiétants, à douze jours du premier tour. Si deux Français sur trois déclarent s'intéresser à l'élection présidentielle, selon une enquête Ipsos / Sopra Steria* publiée mardi 11 avril, 67% affirment aussi que la campagne leur fait d'abord ressentir de la déception, du dégoût ou de la colère, et 64% assurent qu'elle ne leur a "pas appris grand-chose sur les programmes et les personnalités" des onze candidats.

Autant d'indicateurs qui expliquent pourquoi, à moins de deux semaines du jour J, seuls 66% des Français ont l'intention de se rendre aux urnes le 23 avril pour aller voter. Si ce chiffre se confirmait, le record historique de 2002 – 28,4% d'abstention au premier tour – serait largement battu. Dans le détail, les plus de 65 ans seraient les plus mobilisés : selon notre sondage, leur potentiel de participation s'élève à 73%. A l'inverse, les plus jeunes seraient les plus abstentionnistes : seuls 45% des 18-24 ans comptent aller voter.

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Macron et Le Pen toujours en tête

Toujours d'après notre enquête Ipsos / Sopra Steria, l'hypothèse d'un second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen demeure la plus probable. Si le scrutin avait lieu dimanche prochain, l'ancien ministre de l'Economie et la candidate du Front national arriveraient en tête du premier tour, avec 24% des voix chacun. Les deux favoris distanceraient Jean-Luc Mélenchon, qui enregistre une remontée spectaculaire de 4,5 points en seulement deux semaines, et recueille désormais 18,5% des intentions de vote. Le leader de la France insoumise arriverait au coude-à-coude avec François Fillon, qui stagne à 18% des voix.

Derrière, le socialiste Benoît Hamon perd quatre points en deux semaines, et ne recueille plus que 8% des intentions de vote. Plus inquiétant encore pour le candidat du PS : parmi ceux qui pensent voter pour lui, seuls 43% sont sûrs de leur choix. Un chiffre en baisse, qui laisse planer le risque d'un score encore plus faible le 23 avril.

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Parmi les "petits" candidats, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan récolterait 3,5% des voix. Les autres – Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, François Asselineau, Jean Lassalle et Jacques Cheminade – ne dépasseraient pas la barre des 1,5%.

Au second tour, les intentions de vote n'évoluent pas par rapport à la précédente vague réalisée il y a deux semaines : Emmanuel Macron l'emporterait toujours largement face à Marine Le Pen, avec 62% des voix. Les reports de voix lui seraient en effet bien plus favorables qu'à la candidate du Front national : 76% des électeurs de Benoît Hamon, 47% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 42% des électeurs de François Fillon se reporteraient sur la candidature de l'ancien ministre de l'Economie.

*Enquête Ipsos / Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France auprès de 1 604 personnes inscrites sur les listes électorales, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Échantillon interrogé du 7 au 9 avril 2017 par internet. Méthode des quotas.

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