Nucléaire : "Nous attendons des garanties pour l'emploi", lance le maire de Belfort avant la visite d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron est en déplacement jeudi 10 février à Belfort où il va dévoiler son plan de relance du nucléaire et, plus globalement, sa stratégie énergétique pour la France. Il doit également annoncer le rachat des turbines de General Electric par EDF. "Nous attendons des engagements forts et des garanties pour l'emploi", a prévenu sur franceinfo Damien Meslot, maire LR de Belfort.

franceinfo : Qu'attendez-vous de cette visite ? À deux mois des élections, ces annonces sont-elles tenables ?

Damien Meslot : Déjà, il vient corriger une erreur puisque quand il était ministre de l'Économie, il a vendu la partie énergie d'Alstom à General Electric. En 2014, il nous a promis la création d'activité et de 1 000 emplois sur Belfort. En vérité, le bilan est catastrophique puisque l'activité a décliné, nous avons perdu 1 300 emplois. Nous sommes favorables au rachat par EDF de la partie nucléaire de General Electric mais nous sommes prudents. Nous sommes en campagne électorale et nous savons bien que les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Ce que nous attendons c'est de savoir quel est le périmètre qui est racheté. Il faut que soit contenu dans le rachat la partie maintenance, recherche et développement, la partie commerciale, et je n'ai pas encore de précisions. Est-ce vraiment un plan sur le long terme ou est-ce que le président de la République fait des promesses électorales qu'il ne tiendra pas ?

"Nous avons déjà eu l'occasion il y a sept ans de voir les promesses d'Emmanuel Macron, comme ministre de l'Économie, qui n'ont pas été tenues."

Damien Meslot, maire LR de Belfort

à franceinfo

C'est pourquoi nous attendons des garanties et des précisions sur l'ensemble. Nous sommes extrêmement prudents et vigilants par rapport aux annonces de campagne.

Les salariés craignent-ils un mauvais coup de la part de General Electric ?

On a tous l'espoir que les plans sociaux s'éloignent mais nous ne sommes, les syndicats comme les élus, pas dupes. Nous sommes en campagne électorale. Donc nous attendons du président de la République des engagements forts et des garanties pour l'emploi et le développement industriel de la filière nucléaire en France et particulièrement du site de Belfort.

Emmanuel Macron pourrait aussi lancer le programme EPR 2. Pensez-vous que c'est possible ?

Il faut qu'EDF ait une vraie stratégie, qu'ils investissent, qu'ils recrutent parce qu'il y a eu des pertes de compétences. Si nous voulons avoir une activité qui soit pérenne dans le temps il faut des recrutements. Le principal client de la partie nucléaire de General Electric est le Russe Rosatom qui est un concurrent d'EDF. Donc, comment cela va-t-il se passer ? Quelle va être la stratégie d'EDF ? Quels vont être les investissements ? Il faut qu'EDF ait les moyens d'investir. Il faut savoir quel sera le capital, les moyens de cette nouvelle société qui va racheter la partie nucléaire de General Electric.

Êtes-vous content pour votre ville ou est-ce que vous attendez des précisions avant de vous réjouir ?

Nous attendons des précisions même si nous sommes favorables au rachat. Cela fait deux ans que nous appelions l'État à procéder à une réappropriation de cette industrie qui est stratégique pour notre pays. Nous avons perdu 1 300 emplois directs, au moins le double d'indirects, donc nous avons fortement souffert industriellement. Nous attendons aussi de l'État qu'il nous aide, nous nous sommes diversifiés vers la filière hydrogène donc nous attendons aussi des compensations pour Belfort et le Territoire de Belfort.