Présidentielle 2017 : Gérard Filoche est "pour un gouvernement Hamon, Jadot, Laurent, Mélenchon"
Soutien de Benoît Hamon et membre du bureau national du parti socialiste, Gérard Filoche a appelé au rassemblement de la gauche, lundi sur franceinfo.
Le membre du bureau national du parti socialiste Gérard Filoche, soutien du candidat Benoît Hamon, a appelé la gauche à se rassembler, lundi 30 janvier sur franceinfo. Face à Emmanuel Macron qui "va faire pschitt" selon lui, il se dit en faveur d’un "gouvernement Hamon, Jadot, Laurent, Mélenchon", qui réunirait donc la gauche.
franceinfo : Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a dit que la gauche ne réussira pas sans assumer le bilan du quinquennat. Êtes-vous d’accord ?
Gérard Filoche : C’est le contraire, elle ne peut réussir qu’en se dégageant du bilan du quinquennat qui est une catastrophe : 1,3 millions de chômeurs de plus, 41 milliards d'euros donnés aux patrons, au lieu de les mettre dans nos services publics, et faire de l’emploi la casse du code du travail est impardonnable. Il faut rompre avec ça. D’ailleurs, c’est ce qu’ont voulu les électeurs le 29 janvier, quand ils se sont prononcés pour Benoît Hamon. Qu’on tourne la page de ces cinq tristes années, qu’on ait à nouveau une politique de gauche, une politique qui permette la distribution des richesses, qui augmente les salaires, qui prenne sur les dividendes, qui fasse qu’on contrôle les licenciements, qui fasse qu’on abroge la loi El Khomri.
Tourner la page et rassembler en même temps, n'est-ce pas mission impossible pour Benoît Hamon ?
Abroger la loi El Khomri, c’est rassembler ! Il y avait 70% de l’opinion qui était contre l’année dernière. On a fait 14 manifestations de rue pour empêcher cette loi scélérate de passer. D’ailleurs, c’est en proposant d’abroger la loi El Khomri que 2 millions de gens sont venus voter avec une immense majorité pour Benoît Hamon.
On le voit bien, l’obstacle principal est le parti socialiste. Alors, comment rassembler ?
Le parti socialiste, il est changé depuis hier (dimanche). La gauche du Parti socialiste l’a emporté contre l’aile droite. Il faut en prendre acte. C’est un peu comme Jeremy Corbyn en Grande-Bretagne. Maintenant, l’aile gauche est en capacité de représenter l’ensemble du parti et donc en capacité de discuter avec tous les socialistes. Certains veulent aller vers Macron mais ils vont perdre tous leurs sièges, c’est foutu d’avance. Ils n’ont qu’à regarder, de Lecanuet à Bernard Tapie, ce qui va leur arriver : Macron ça va faire : "pschitt". D’un autre côté, ce qui est important, c’est de s’entendre avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Moi je suis pour un gouvernement Hamon, Jadot, Laurent, Mélenchon.
N’est-ce pas un peu utopiste ?
Vous avez des millions de gens qui attendent ça. Aujourd’hui en France, la gauche est majoritaire. La gauche a une porte ouverte et elle s’entend. C’est une question de volonté. On peut parfaitement se réunir. Il faut qu’il y ait une rencontre entre les dirigeants et qu'ils disent, comme au Portugal, on prend les 6-7-8 points communs qui font un axe : la redistribution des richesses, la réforme fiscale, la réforme bancaire. On prend ces points-là, ceux qui nous unissent, et on met de côté ceux qui nous divisent. De cette façon-là, on évite Le Pen et Fillon et on rouvre l’espoir. L’espoir va nourrir l’espoir. La dynamique gagnante sera là si on s’entend avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.
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