Vidéo Présidentielle 2022 : "Quel est le programme" d'Anne Hidalgo, interroge son concurrent socialiste Stéphane Le Foll

"Le vrai problème qu'il y a, c'est que la candidature naturelle - admettons d'Anne Hidalgo - c'est sur quoi ? Quel est le programme ?", interroge dimanche 10 octobre sur franceinfo Stéphane Le Foll, maire socialiste du Mans et candidat à l'investiture socialiste pour la présidentielle.

"Est-ce un programme qui est adapté d'abord à ce que nous portons comme valeur ou ce que peut porter le Parti socialiste comme valeur ? Est-ce que ça correspond à ce que demandent les gens ?", insiste l'ancien ministre de François Hollande critiquant ouvertement la maire socialiste de Paris. 

"Je ne sais pas comment on fait de la politique maintenant au Parti socialiste, il y a eu peut-être trop de débats fut un temps, mais qu'il n'y en ait plus du tout aujourd'hui, ce n’est quand même pas admissible ni acceptable."

Stéphane Le Foll, maire PS du Mans

à franceinfo

Le président du Mans Métropole prend notamment l'exemple du doublement du salaire des enseignants, une des propositions avancées par Anne Hidalgo : "Ce n'est pas sérieux", rétorque-t-il, "parce que dans un contexte où vous commencez une campagne en disant 'il y a une catégorie pour laquelle je vais doubler le salaire, et les autres alors ? Qu’est-ce qu’ils vont dire ?". "C'est un sujet", reconnaît Stéphane Le Foll, mais "pas simplement avec le problème du salaire des profs. C'est un sujet parce qu'il y a un échec scolaire, une reproduction sociale qui ne cesse de s'aggraver, l'élite de la République au travers de l'école qui se reproduit". C’est donc "irresponsable" de faire cette proposition "au sens où, il faut d'abord avoir un projet pour la France". "Quand on fait de la politique pour une présidentielle, ce qu'on essaye de faire, c'est porter un message pour tous les Français et pour le pays, la France, dans l'Europe et dans le monde. Moi, je suis partisan d'une France durable, à la fois économiquement forte, écologiquement performante et solidaire au niveau social", martèle le candidat à l'investiture socialiste pour la présidentielle.

"Je voterai socialiste"

Jeudi 14 octobre, les militants socialistes voteront soit pour Anne Hidalgo, soit pour Stéphane Le Foll. La maire PS de Paris est favorite, alors "il y aura un vote, puis il y aura une désignation. Après, on se donne quand même rendez-vous à la fin de l'année. Anne Hidalgo a dit qu'elle irait jusqu'au bout. Donc, on attendra la fin de l'année et on en tirera toutes les conséquences. Mais je serai et je voterai socialiste", lâche l'ancien ministre de l'Agriculture.

Il se montre également sévère vis-à-vis de son propre parti qui plafonne selon les sondages à 5,5 % d'intentions de vote. Le PS "c'est entre 6 et 10 %. Voilà, c'est ça le niveau aujourd'hui du PS" et la gauche au sens large "est à moins de 30 % voire 25 %", regrette-t-il. "Il n’y a plus un parti capable d'incarner l'alternance. C'est ça le problème." Ce que Stéphane Le Foll dit constater c'est "qu'on est déjà, pour beaucoup, passé de l'autre côté de 2022 : il y aura une recomposition politique de toute façon".