Avec plus de 6,8 millions de voix au second tour, le FN dépasse son record historique de la présidentielle de 2012
Après le dépouillement de 90% des bulletins, le FN dépasse son record historique de la présidentielle de 2012, avec 6,82 millions de voix au second tour, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Ce qu'il faut savoir
Avec 6,82 millions de voix au second tour, le FN dépasse son record historique de la présidentielle de 2012, où Marine Le Pen avait obtenu 6,42 millions de voix au premier tour. Lors de ces élections régionales, le FN a rassemblé 6,018 millions de voix au premier tour. Il a donc amélioré son nombre de voix de 800 000 entre le premier et le second tour. Ces chiffres sont issus du ministère de l'Intérieur lundi 14 décembre, après le dépouillement d'au moins 98% des bulletins à 1h30.
Le FN ne remporte toutefois aucune région. A l'issue du scrutin, la droite remporte sept régions et la gauche cinq. Dans un second tour marqué par une nette progression de la participation (59% contre 50% au premier tour), l'extrême droite a échoué aussi bien dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où la présidente du FN Marine Le Pen affrontait Xavier Bertrand (Les Républicains), qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où Marion Maréchal-Le Pen affrontait Christian Estrosi. Dans les triangulaires du Grand Est, Florian Philippot en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, et Sophie Montel, en Bourgogne-Franche Comté, ont échoué face à Philippe Richert (LR) et Marie-Guite Dufay (PS).
Voici les résultats et premières réactions.
Les sept régions à droite : Normandie, Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Rhône-Alpes-Auvergne, Paca, Pays de la Loire et Ile-de-France.
Les cinq régions à gauche : Bretagne, Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire.
Le FN ne remporte aucune région. Marion Maréchal-Le Pen est battue par Christian Estrosi, tout comme Marine Le Pen par Xavier Bertrand.
La Corse est conquise par les nationalistes modérés de Gilles Siméoni.
Les premières réactions. Après sa défaite en Ile-de-France, Claude Bartolone laisse aux députés PS le soin de choisir s'il doit rester président de l'Assemblée nationale. Le candidat socialiste est arrivé en deuxième position avec 41,9% des voix derrière la candidate de la droite et du centre, Valérie Pécresse (43,6%), qui remporte la présidence de la région.
Xavier Bertrand, candidat LR vainqueur en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie face à Marine Le Pen, s'est exprimé dans son fief de Saint-Quentin (Aisne) : ce n'est "pas ma victoire, mais la victoire des gens du Nord (...) L'histoire retiendra que c'est ici que nous avons stoppé la progression du Front national." Ce scrutin "changera à jamais ma façon de faire de la politique".
Christian Estrosi, tête de liste LR en Provence-Alpes-Côte d'Azur, vainqueur devant la frontiste Marion Maréchal-Le Pen: "C'est la victoire d'un grand peuple, qui une fois de plus a montré sa capacité à déjouer l'imposture, refuser les diktats, et a montré sa capacité de résistance".
Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire du Parti socialiste: "Je m'adresse au gouvernement, nous ne pouvons plus continuer comme cela. Il faut agir contre la précarité et pour l'activité comme nous nous sommes attaqués à la compétitivité et à la refondation de l'école. C'est l'inflexion qui doit intervenir dans les 18 mois à venir."
Le Premier ministre, Manuels Valls, a salué "les électeurs qui ont répondu à l'appel très clair, très net, très courageux (...) à faire barrage à l'extrême droite qui n'obtient ce soir aucune région", mais a ajouté qu'il n'y avait aucun soulagement, aucun triomphalisme, ni aucun message de victoire car "le danger de l'extrême droite n'est pas écarté".
Nicolas Sarkozy a estimé que c'est l'"unité dans la famille des Républicains, l'union avec le centre et le refus de toute compromission avec les extrêmes qui ont permis ces résultats". Marine Le Pen, battue dans le Nord, a dénoncé "un régime à l'agonie". Pour Manuel Valls, "le danger de l'extrême droite n'est pas écarté." Nathalie Kosciusko-Morizet met en cause la stratégie de Sarkozy : "Si les électeurs avaient appliqué le ni-ni, nos candidats dans le Nord et en Paca auraient été battus."