Elections régionales 2021 : ce qu'il faut savoir du scrutin en Centre-Val de Loire
La majorité présidentielle, menée par le ministre Marc Fesneau, espère une victoire dans cette région, mais le Rassemblement national est en tête dans les sondages. De son côté, le président sortant, le socialiste François Bonneau, va tout faire pour conserver la collectivité.
La région Centre-Val de Loire, qui a changé de nom lors de la réforme territoriale en 2014, pourrait aujourd'hui changer de couleur à l'occasion des élections régionales. Le président sortant, le socialiste François Bonneau, espère conserver la région, mais une éventuelle alliance entre la droite et la majorité présidentielle pourrait contrarier ses plans. De son côté, le Rassemblement national, en tête des intentions de vote, reste en embuscade.
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Qui est le président sortant ?
Le socialiste François Bonneau est à la tête de la région depuis 2007, après avoir pris la suite de Michel Sapin, ex-ministre de l'Economie et des Finances sous François Hollande. François Bonneau a ensuite remporté les élections régionales en 2010 et 2015, à chaque fois lors de triangulaires face à la droite et au Front national. En 2015, le score s'est révélé très serré puisque le socialiste l'a emporté au second tour avec moins de 9 000 voix d'avance.
Quelles sont les listes en présence ?
Face à la liste du socialiste François Bonneau (soutenue par le PCF et les Radicaux), Nicolas Forissier (LR-UDI) espère reprendre la région à la gauche. De son côté, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau (MoDem), aimerait bien apporter une région à la majorité présidentielle.
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Aleksandar Nikolic mène la liste Rassemblement national, Charles Fournier conduit une liste écologiste (EELV-LFI-Génération.s) et Farida Megdoud une liste Lutte ouvrière. Enfin, le binôme Christelle de Crémiers et Jérémy Clément a pris la tête d'une liste Démocratie écologique.
L'histoire qui agite la campagne
La désertification médicale est le thème phare de la campagne en Centre-Val de Loire, une région particulièrement touchée par ce phénomène. Le conseil régional, qui a recruté en décembre ses deux premiers médecins salariés à Jargeau (Loiret), estime qu'un quart de la population de son territoire n'a pas accès à un médecin généraliste. Il manquerait 300 praticiens pour remédier au problème.
Pour la droite, la majorité sortante est comptable de ce bilan. "Ça fait vingt-trois ans qu'ils sont au pouvoir et l'on se retrouve à être la région qui a le moins de médecins par habitant. C'est juste incroyable et un échec retentissant", a estimé Nicolas Forissier sur France Inter.
Le sortant, François Bonneau, rétorque que le Centre-Val de Loire est la première région en matière de maisons de santé, avec à terme 300 médecins salariés. Une défense qui fait bondir le candidat de la majorité présidentielle, Marc Fesneau. "Il en avait proposé 150, il y en a sept. Pour arriver à 300, rendez-vous au XXIIe siècle !" a-t-il ironisé, toujours sur France Inter.
Qui part favori ?
Comme en 2015, le résultat s'annonce très serré dans la région. La liste RN d'Aleksandar Nikolic est en tête des intentions de vote du premier tour avec 28%, selon un sondage Ipsos réalisé entre le 3 et le 7 juin pour France 3. Elle devance la liste du socialiste François Bonneau (21%), la liste LREM-MoDem de Marc Fesneau (19%) et la liste de droite de Nicolas Forissier (18%). Un peu plus loin, la liste écologiste de Charles Fournier obtient 9%, la liste Démocratie écologique est à 3% et la liste Lutte ouvrière à 2%.
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Pour le second tour, le sondage Ipsos s'est d'abord projeté dans l'hypothèse d'une quadrangulaire. Dans ce cas, le RN et la liste de gauche seraient au coude-à-coude avec 30%, devant la liste LREM-MoDem (22%) et la liste de droite (18%). Un tel résultat ne donnerait pas une majorité absolue à la liste arrivant en tête, car avec une prime majoritaire de 25% des sièges, il faut au moins 33% des voix pour être sûr d'obtenir la majorité. Autrement dit, un front républicain lors d'un éventuel troisième tour pourrait priver le RN de victoire.
Une alliance pourrait aussi être conclue avant le second tour pour éviter le scénario d'une quadrangulaire. Nicolas Forissier n'a pas fermé la porte à un rapprochement avec la liste de Marc Fesneau. "C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses, comme on dit chez moi dans le Berry, confie à France Inter le député LR de l'Indre. On verra bien. Il faut une alternance après un quart de siècle du Parti socialiste et des Verts." Dans le cas d'une triangulaire, le sondage Ipsos annonce un résultat encore plus incertain avec 34% pour la liste de gauche, 33% pour le RN et 33% pour l'éventuelle liste d'alliance formée entre la droite et la majorité présidentielle.
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