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Régionales et départementales : deux votes, des bureaux à dédoubler, un protocole sanitaire strict... l'organisation vire au défi

Cette double élection, avec deux votes bien distincts, devra en plus respecter les mesures de sécurité sanitaire.

Article rédigé par franceinfo - Laura Lavenne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un bureau de vote à Niort dans les Deux-Sèvres lors du premier tour des élections municipales 2020 (illustration, 15 mars 2020). (NOÉMIE GUILLOTIN / FRANCE-BLEU POITOU)

Alors que les élections régionales et départementales se dérouleront les 20 et 27 juin, à moins de deux semaines du premier tour les mairies en sont aux derniers préparatifs. Organiser ce double scrutin qui devra en plus respecter les consignes sanitaires est un vrai défi. Qui dit deux élections, dit deux votes bien distincts. C'est d'ailleurs le mot d'ordre du ministre de l'Intérieur, qui a fixé le protocole de cette double élection dans une circulaire du 28 avril.

Un scrutin dédoublé, dans un même lieu ou deux lieux séparés

Ce protocole précise d'abord que le scrutin doit être dédoublé. Soit en deux bureaux de vote dans deux salles différentes, deux classes d'une même école par exemple, soit en deux bureaux de vote dans une seule et même salle, ce qui suppose d'avoir des salles assez grandes. C'est l'option retenue par Nicolas Sorret, maire PS de Joigny, dans l'Yonne. "Les électeurs qui arrivent dans un bureau de vote commenceront par un premier circuit pour l'une des deux élections, en l'occurrence chez nous les élections départementales, décrit-il, On vérifiera donc leur identité et ils passeront à la table où ils récupéreront leur bulletin de vote. Ensuite ils passeront dans l'isoloir puis ils signeront. Ce sera la fin de la première étape, et ils recommenceront dans la suite d'un parcours pour la deuxième élection, l'élection régionale."

Le maire de Joigny admet cependant qu'il existe un risque d'erreur des électeurs. "Évidemment, la tragédie ce serait que le soir, on retrouve dans l'urne dédiée aux régionales des bulletins des départementales et inversement, cela voudra dire qu'on se sera ratés, concède-t-il. Mais je pense que tous les maires sont attentifs à ce que ce soit particulièrement facile."

Un protocole sanitaire très stricte

Un parcours de vote le plus simple possible mais aussi sécurisé, et c'est là que les choses se corsent. Car au double scrutin s'ajoute le protocole sanitaire à respecter : 1,5 mètre entre chaque personne, trois électeurs maximum dans le bureau en même temps et jusqu'à six personnes s'il y a deux bureaux de vote dans la même salle, l'un pour les régionales, l'autre pour les départementales. Il sera également interdit de se croiser. Il est même recommandé de mettre en place une entrée et une sortie distinctes. Et bien entendu, les électeurs devront venir masqués et munis de leur propre stylo.

Par ailleurs, les mairies devront fournir tout le matériel en double : isoloirs, urnes, feuilles d'émargement. Elles devront surtout recruter le double d'assesseurs, deux par scrutin. Un véritable casse-tête pour les municipalités, quand on sait que certaines d'entre elles peinent déjà à trouver le nombre nécessaire pour une seule élection.

La colère de certains maires

Cette situation déclenche la colère du maire divers-droite de Poissy Karl Olive. "C'était une hérésie de pouvoir imaginer organiser les deux scrutins en même temps, affirme-t-il. On a deux scrutins très différents : l'un départemental, élection de proximité, troisième tour des municipales, l'autre régional, scrutin proportionnel qui est le tour de chauffe de l'élection présidentielle. C'était ni fait ni à faire." Karl Olive craint par ailleurs que ces élections soient marquées par une abstention massive.

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