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Elections territoriales 2021 : ce qu'il faut savoir du scrutin en Corse

Cette année, les nationalistes partent divisés. Une situation qui pourrait bien rebattre les cartes du jeu politique local.

Article rédigé par franceinfo
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L'Assemblée de Corse, à Ajaccio, le 15 décembre 2011. (PASCAL POCHARD CASABIANCA / AFP)

Les Corses vont-ils conserver un exécutif nationaliste ? C'est l'enjeu des élections territoriales qui auront lieu les 20 et 27 juin. Une chose est sûre, la coalition qui dirigeait l'Assemblée de Corse n'a pas résisté aux dissensions internes. Ce sont donc pas moins de dix listes, dont quatre nationalistes, qui se présentent cette année au scrutin. Un éparpillement qui pourrait modifier l'équilibre politique de cette puissante collectivité.

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Qui est le président sortant ?

Le président sortant de l'Assemblée de Corse est Jean-Guy Talamoni, 61 ans. Cet indépendantiste est élu territorial de la région depuis 1992, sans interruption. Il est également le chef du mouvement Corsica Libera (Corse libre), membre de la coalition nationaliste Pè a Corsica (Pour la Corse).

Mais l'Assemblée de Corse a une spécificité par rapport aux conseils régionaux : elle élit le conseil exécutif de Corse avec, à sa tête, le président du conseil exécutif. C'est lui qui a, en réalité, la plus haute fonction de la collectivité de Corse, soit l'équivalent du président d'un conseil régional. Depuis 2015, c'est un autonomiste, Gilles Simeoni, qui occupe ce siège.

Quelles sont les listes en présence ?

Pas moins de dix listes se lancent dans la bataille des élections territoriales cette année. Parmi elles, quatre listes nationalistes : celle de Gilles Simeoni, président sortant du conseil exécutif de Corse, qui propose une liste d'ouverture. Jean-Guy Talamoni, président sortant de l'Assemblée de Corse, part quant à lui à la tête de la liste du parti indépendantiste Corsica Libera. Le maire de Porto-Vecchio et secrétaire général du Parti de la nation corse (PNC), Jean-Christophe Angelini, propose une autre liste nationaliste. Enfin, une quatrième liste nationaliste est menée par le chef de file du parti Core in Fronte, Paul-Félix Benedetti.

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Face au bloc nationaliste, le maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli, se lance dans la course, à la tête d'une liste de droite unie. Déjà présent dans l'opposition à l'Assemblée de Corse, Jean-Charles Orsucci présente une liste renouvelée et soutenue par La République en marche. A gauche, deux listes sont engagées : d'un côté, celle d’Agnès Simonpietri, soutenue par Europe Ecologie-Les Verts, et de l’autre celle de Michel Stefani, soutenue par le Parti communiste. François Filoni mène la liste soutenue par le Rassemblement national. Enfin, le mouvement souverainiste Forza Nova a également déposé sa liste, menée par Jean-Antoine Giacomi.

L'histoire qui agite la campagne

La division des nationalistes est dans tous les esprits pour cette élection en Corse. Il faut dire que c'est la première fois depuis 2015, et leur accession à la tête de la région, que les nationalistes se présentent désunis, répartis en quatre listes. Le 16 mai, l'autonomiste Gilles Simeoni, président sortant de la collectivité de Corse, a présenté une liste d'ouverture intitulée "Fà Populu Inseme" (Faire un peuple ensemble) et incluant des membres de la société civile. Le même jour, Jean-Guy Talamoni, président sortant de l'Assemblée de Corse, a également rendu publics, à Corte, les 63 noms de la liste Corsica Libera. La veille, dans la même ville, c'est Jean-Christophe Angelini, le leader du Parti de la nation corse, qui avait présenté sa liste.

Une désunion qui marque un changement majeur et met fin à la coalition Pè a Corsica, pourtant prévue pour durer jusqu'en 2025 et réunissant le PNC, Corsica Libera et Femu a Corsica. Mais cette année, les partenaires de Gilles Simeoni ont fustigé sa volonté de "caporalisation" ou encore une "rupture unilatérale". De son côté, l'ancien avocat s'est inscrit en faux contre ces accusations, début mai : "J'ai proposé aux trois composantes de construire ensemble, dès le premier tour, une offre politique", a-t-il assuré. Pari raté.

Qui part favori ?

Gilles Simeoni garde une longueur d’avance. La liste du président du conseil exécutif se classe en tête des intentions de vote au premier tour avec 25%, selon notre dernier sondage Ipsos pour France 3 et France Bleu. A deux points du leader nationaliste, on retrouve la liste soutenue par Les Républicains et conduite par Laurent Marcangeli (23%). La liste autonomiste du PNC, menée par Jean-Christophe Angelini, se classerait en troisième position (11%), suivie par la liste soutenue par LREM (9%) et celle soutenue par EELV (8%).

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Les deux listes conduites par Jean-Guy Talamoni et Paul-Félix Benedetti recueilleraient 7% des suffrages chacune. Enfin, la liste soutenue par le Parti communiste est créditée de 5% d'intentions de vote. Pour rappel, les conseillers territoriaux sont élus à la proportionnelle. Pour se maintenir au second tour, il faut récolter au moins 7% des suffrages, et pour avoir le droit de fusionner avec d’autres listes, il faut dépasser la barre des 5%.

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