Régionales : la droite s'impose en Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine
Le maintien du candidat de la gauche n'a pas profité au Front national. La droite remporte les élections régionales en Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine. La liste union de la droite et du centre, menée par Philippe Richert, obtient 48,4% des suffrages, dimanche 13 décembre, à l'issue du second tour. Elle s'impose face à la liste FN, conduite par Florian Philippot (36,08%), et celle divers gauche de Jean-Pierre Masseret (15,51%), selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur.
>> Elections régionales : les résultats du second tour en direct
Ces résultats confirment-ils ceux du premier tour ?
Non. A l'issue du premier tour, Florian Philippot (FN) était arrivé en tête du scrutin avec 36,06% des suffrages, devant la liste d'union de la droite et du centre du président sortant, Philippe Richert (25,83%). Arrivé en troisième position avec 16,11% des voix, Jean-Pierre Masseret (PS) a refusé de se désister pour faire barrage au Front national, malgré les consignes du Parti socialiste.
Le Premier ministre, Manuel Valls, et le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avaient tous deux appelé les électeurs de gauche à voter pour le candidat de droite. Une stratégie gagnante, puisque Philippe Richert gagne plus de 10 points entre les deux tours alors que Florian Philippot et Jean-Pierre Masseret maintiennent à peu près leur score.
Quelle est la répartition des sièges ?
La liste de l'union de la droite domine largement le conseil régional avec 104 sièges, contre 46 pour le Front national et 19 pour la liste divers gauche. En se maintenant contre l'avis de son parti, le socialiste Jean-Pierre Masseret a réussi son pari : sauvegarder quelques sièges au sein du conseil régional, alors que la gauche a disparu là où ses listes se sont retirées, comme en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
Quelle évolution par rapport aux élections de 2010 ?
Lors du précédent mandat, la Champagne-Ardennes et la Lorraine étaient dirigées par la gauche, alors que l'Alsace était la seule région aux mains de la droite.
En additionnant les voix obtenues en 2010 dans chacune de ces trois régions - conformément au nouveau découpage de la carte des régions - le Parti socialiste était largement en tête, à l'époque, dans le Grand Est, avec 47,33% des voix, contre 35,86% pour la droite et 16,81% pour le Front national.
Comment ont réagi les candidats ?
Philippe Richert a rendu hommage, dimanche soir, aux sympathisants de gauche et écologistes qui ont voté pour lui afin de faire barrage au FN. "Je sais que cela n'a pas été chose facile pour de très nombreux électeurs de gauche et écologistes. Je veux leur dire à tous qu'avec mes colistiers, nous sommes tout à fait conscients que cela nous engage et nous oblige", a-t-il déclaré depuis son QG à Strasbourg (Bas-Rhin).
Jean-Pierre Masseret, lui, a estimé que les citoyens avaient parlé, dimanche, en faisant barrage au FN, "pas les appareils". "Nous avions, dans cette région, deux objectifs : faire barrage au Front national (...) et permettre aux électeurs de sensibilité de gauche (...) de s'exprimer dans ce second tour. Cela aurait été un manque de confiance à leur endroit de se retirer", a-t-il souligné devant ses partisans près de Metz (Moselle).
Sur Public Sénat, le candidat de gauche a maintenu que son choix de se maintenir au second tour était le bon.
.@jpmasseret : "Sur le plan démocratique je pense que mon choix était le bon." #Regionales2015 pic.twitter.com/QnEQd3cU3C
— Public Sénat (@publicsenat) 13 Décembre 2015
Pour Florian Philippot, "une lame de fond patriote" s'est levée en France, qui "ne redescendra pas". "Il est des défaites moins amères que d'autres", a lancé le bras droit de Marine Le Pen, depuis son QG de Metz.
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