: En images En Inde, le début de la saison de la pollution fait suffoquer le nord du pays
Des villes embrumées par la pollution, enveloppées dans un brouillard toxique, des habitants contraints de porter des masques... Le nord de l'Inde est confronté, depuis le vendredi 3 novembre, à un air quasi irrespirable. "Nous ne respirons pas l'air, mais nous le fumons", confie Jyoti Pande Lavakare, une militante écologiste, dans le New York Times. Chaque année, New Delhi et les régions voisines sont confrontés à une nouvelle saison de la "pollution de l'air". Le "smog" (contraction en anglais de "smoke", fumée, et "fog", brouillard) recouvre à partir d'octobre la capitale indienne qui figure déjà parmi les villes plus polluées de la planète en temps normal.
La société suisse IQair, spécialiste de la mesure de la qualité de l'air, a ainsi défini le niveau de pollution de New Delhi comme "dangereux" entre le vendredi 3 et le dimanche 5 novembre. Les microparticules dites PM2.5, classées cancérigènes, ont en effet atteint dimanche des seuils 40 fois supérieurs au niveau maximum recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Face ce niveau de pollution, le gouvernement régional de New Delhi a demandé aux habitants de la capitale de travailler depuis leur domicile et de recourir au covoiturage. La ministre de l'Education de l'Etat de Delhi a annoncé sur X (anciennement Twitter) la fermeture de certains établissements scolaires : "Comme les niveaux de pollution continuent à être très élevés, les écoles primaires de Delhi resteront fermées jusqu'au 10 novembre."
Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation spectaculaire de la qualité de l'air. Elle est d'abord imputée à la prolifération des fumées provenant des campagnes. Les agriculteurs des régions agricoles du Pendjab et de l'Haryana qui bordent la capitale brûlent les chaumes et les pailles laissées après les récoltes dans les champs, explique la chaîne Al-Jazeera, une méthode traditionnelle permettant aux paysans de nettoyer rapidement les champs.
D'autres facteurs internes sont à l'origine de cette pollution atmosphérique extrême. Le trafic routier en pleine expansion, la combustion de charbon ou de bois sont autant de causes qui pénalisent la qualité de l'air à New Delhi, souligne le site Reporterre. Cet épisode de pollution extraordinaire dure généralement quatre mois, précise Le Monde.
Les températures clémentes de fin de l'hiver et les vents permettent de chasser en partie la pollution qui recouvre la capitale indienne. Fléau de santé publique, la pollution atmosphérique est responsable de la mort en 2019 de près de 1,7 million de personnes dans le pays, d'après une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet.
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