En manque de carburant, trois avions de Ryanair obligés d'atterrir
Les autorités espagnoles ouvrent une enquête contre la compagnie low cost soupçonnée de vouloir limiter les coûts au maximum, y compris celui du kérosène.
ENTREPRISES - Les compagnies aériennes à bas coûts font-elles des économies sur la sécurité ? Les faits remontent au 26 juillet 2012. En raison des orages à l'aéroport de Madrid (Espagne), trois avions ont été déroutés sur Valence, à une heure de la capitale, où ils ont dû attendre l'autorisation d'atterrir.
Manquant de carburant pour tenir en vol, les pilotes de Ryanair avertissent alors la tour de contrôle et réussissent à bénéficier d'une priorité d'atterrissage. Deux des trois pilotes ont même lancé le signal d'urgence "mayday", rapporte le journal irlandais l'Independent (article en anglais). Résultat : "L'agence publique de sécurité aérienne a ouvert jeudi [9 août] une enquête sur Ryanair à la suite d'une plainte d'AENA" le gestionnaire des aéroports espagnols, explique une source du ministère du Développement.
Un ravitaillement minimum ?
"Il n'y a pas eu d'atterrissages d'urgence, il s'agissait d'atterrissages normaux", se défend le porte-parole de la compagnie à Madrid. "Si les pilotes ont demandé à passer en priorité c'est parce qu'ils étaient un peu juste au point de vue carburant même s'il leur en restait pour plus de 30 minutes dans chaque avion", a-t-il fait valoir. Ryanair a affirmé qu'avant de demander "à atterrir immédiatement" ses appareils avaient survolé Valence pendant "50, 68 et 69 minutes respectivement". "Tous les vols de Ryanair opèrent avec les niveaux de kérosène requis", a assuré la compagnie. "Cela comprend le carburant nécessaire pour rouler sur la piste, le vol, les déroutages et le combustible en cas d'imprévu", a précisé Ryanair.
Selon l'Independent, les règles budgétaires de la compagnie irlandaise obligent les pilotes à procéder à un ravitaillement minimum et à justifier par écrit tout excédent. L'association de consommateurs espagnols CEACCU a présenté mardi une plainte contre Ryanair devant la direction générale de l'aviation civile, estimant que la politique de la compagnie en matière de carburant provoque "une situation de risque grave pour la sécurité des passagers". L'association demande que Ryanair soit frappée d'une amende de 4,5 millions d'euros et que son permis d'exploitation soit suspendu pendant trois ans.
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