Enquête franceinfo Nationalisme, "appel aux armes", cyber militantisme... Six mois au cœur de la mouvance de l'ultradroite

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Des manifestants d’extrême droite brandissent un drapeau du Groupe union défense (Gud) en marge d’une manifestation anti-mariage pour tous, le 26 mai 2013. (THOMAS SAMSON / AFP)
Autrefois compartimentés, les mouvements d’ultradroite ont tendance à se regrouper et à être de plus en plus actifs. La cellule investigation de Radio France les a observés pendant six mois.

[NDLR : Cette enquête fait état de certains propos pouvant tomber sous le coup de la loi mais il nous a semblé utile de les publier à titre d’information pour le public, afin de comprendre ce qui se joue en coulisses.]


"Il y a une désinhibition violente de l’ultradroite. Elle monte en dangerosité." C’est le verdict d’un cadre du ministère de l’Intérieur qui suit de près les groupes radicaux en France. Il y voit "un phénomène plus visible, plus jeune et plus dynamique, avec un risque de passage à l’acte". Selon le député (Renaissance) Éric Poulliat, co-auteur d’un rapport d’information sur l’activisme violent fin 2023, "les militants actifs sont environ 3 000, dont 1 300 connus des services de renseignements". Si ce nombre reste stable, les mobilisations sur le terrain s’accélèrent. Pour comprendre cette évolution, de novembre 2023 à avril 2024, la cellule investigation de Radio France a observé les plateformes numériques utilisées par ces activistes d’extrême droite : blogs, médias en ligne, réseaux sociaux ou messageries cryptées...

21 novembre 2023 : l’appel à la vengeance

Après la mort de Thomas, 16 ans, tué à coups de couteau le 19 novembre 2023 lors d’un bal à Crépol (Drôme), alors que l’enquête judiciaire n’a encore rien établi, plusieurs partis de droite et des groupuscules d’extrême droite décrivent cet événement comme le meurtre gratuit d’un jeune Français blanc par des "racailles" d’origine maghrébine, et donc – selon leur vision – de confession musulmane. Immédiatement, les réseaux sociaux nationalistes s’enflamment. Le 21 novembre sur le fil Telegram FR DETER (fermé en 2023 mais rouvert depuis) on peut lire : "Bon, ça vous dit une descente dans leur quartier à Crépol ? On casse tout. Je suis prêt à mourir pour venger notre frère. On se réveille quand ?" Sur cette même boucle, un autre contributeur communique les adresses de personnes suspectées par la justice, ainsi que des adresses et numéros de téléphone portable personnels de militants antifascistes. Après avoir contacté les personnes concernées, la cellule investigation de Radio France a établi que ces coordonnées étaient vraies.

Le 25 novembre, 80 militants d’extrême droite organisent une descente dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère d’où serait originaire l’assassin du jeune homme. Les forces de l’ordre parviennent à éviter l’explosion. Six individus seront jugés en comparution immédiate à Valence le 27 novembre. Ils sont apprenti en mécanique, ancien militaire, étudiant en commerce ou en philosophie, ouvrier viticole au chômage ou développeur informatique. Aucun ne vit dans la Drôme. Le plus proche réside en Auvergne-Rhône-Alpes. Les cinq autres viennent de Paris, Dijon et Besançon. Ils ont eu vent de l’expédition punitive par le bouche-à-oreille, par Telegram ou Tik Tok. L’un d’eux explique avoir vu des vidéos sur des "boucles patriotes". Il y était écrit : "Opération de grande envergure médiatique à venir. Pas de fuites SVP sinon ça n’aura pas lieu. Chaque chef de section est responsable de ses militants. Prenez des triques en bois, des casques et des pyros", détaille le militant au procès. Les six hommes sont condamnés à six à 10 mois de prison ferme et incarcérés."

Captures d’écran de boucles Telegram en soutien aux six hommes incarcérés lors de la descente à Romans-sur-Isère, et les adresses des suspects de Crépol. (CELLULE INVESTIGATION / RADIOFRANCE)

Le 5 décembre 2023, Telegram se fait de nouveau l’écho d’une mobilisation autour de ces "six", avec la création de la boucle "Soutien aux gars de Romans-sur-Isère". Une cagnotte en ligne est ouverte. Des vêtements et du courrier leur sont envoyés à la prison. Remis en liberté après 42 jours de détention, ils seront jugés en appel le 7 mars 2024 à Grenoble. Le procureur a requis les mêmes peines de prison ferme. L'arrêt sera rendu le 7 mai 2024.

21 janvier 2024 : mobilisation anti-IVG

Chaque année, l’association Marche pour la vie réunit plusieurs milliers de manifestants à Paris contre la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette année, ils ont été 6 000 selon la police et 15 000 selon les organisateurs. Parmi eux, des militants du GUD (Groupe union défense), des catholiques traditionalistes et des identitaires. Une manifestation similaire se tient à Lyon le 7 avril à laquelle participent les identitaires de Lyon Populaire. Le mot d’ordre anti-IVG s’enrichit alors d’une dénonciation du projet de loi sur le "suicide assisté" en France.

Captures d’écran des groupes Telegram identitaires du GUD et de Jeune Nation suite à une manifestation anti-droit à l’IVG, le 25 janvier 2024 (CELLULE INVESTIGATION / RADIOFRANCE)

Sur Telegram, une figure des identitaires d’Angers, Jean-Eudes Gannat, écrit : "L'avortement de masse est une horreur absolue remboursée par la Sécurité Sociale. Une des clefs de voûte du Système." Pour cet ancien candidat du Front National (FN), aujourd’hui chef de file du groupe identitaire Alvarium, dissous et jugé à plusieurs reprises pour diffamation ou incitation à la haine raciale, "au regard des alarmantes statistiques sur la natalité française, marcher pour la vie est une question de survie ethnique et civilisationnelle". À l’ultradroite, cette idée que l’IVG est un instrument du grand remplacement est très répandue.

Le 8 mars 2024, l’IVG est inscrite dans la Constitution. La cérémonie officielle saluant cette réforme rend furieux certains militants qui s’adonnent à des débordements antisémites. À propos de Catherine Ringer qui chante la Marseillaise, le groupe Amitié et Action Française (groupe dissident de l’Action Française historique, visé par plusieurs procédures juridiques lancées par cette dernière) écrit sur Telegram : "Voici le chant de la 'glorieuse' Révolution chanté par une ancienne actrice de films pornographiques, accessoirement fille d'un couple labellisé cachère. C'est cela, le tragique destin que la République de 1789 aura imposé à la France : devenir la sale traînée du peuple élu." Quelques jours plus tard, une dizaine de militants de l’Action Française saccagent une statue de Simone Veil à la Roche-sur-Yon (Vendée). Condamné par certains identitaires qui voient en Israël un "allié de l’Occident" contre les islamistes, l’antisémitisme est toujours présent chez des nationaux révolutionnaires ou des royalistes.

Ainsi, à l’annonce de la mort de Robert Badinter le 9 février 2024, le site internet Jeune Nation, fondé par deux adhérents exclus du FN pour leur nationalisme virulent, parle d’un "soulagement général à l’annonce de la mort du défenseur d’assassins d’enfants [qui] doit tout à la France. Dire qu’il a été ingrat est un euphémisme, car il lui a bien mal rendu ce qu’elle lui a donné". Amitié et Action Française écrit de son côté : "Mort de l’infâme Badinter, grand serviteur du régime et des Droits de l’homme. Gageons que cette ordure sera panthéonisée aux côtés de l’avorteuse Simone Veil." Cet antisémitisme, bien visible dans le journal Rivarol se double d’un soutien ostensible à la cause palestinienne, et notamment du Hamas.

10 février 2024 : l’hommage à Brasillach

Le 6 février 2024 est une date importante. 90 ans auparavant, des ligues d’extrême droite avaient pris d’assaut la chambre des députés à Paris. Ces émeutes avaient fait 17 morts et plus d’un millier de blessés. Le site Jeune Nation salue "ce vaste mouvement de colère qui embrase Paris, symbole du peuple debout, luttant pour abattre le régime parlementaire gangrené par les escrocs et les voleurs". Mais c’est aussi la date du décès de Robert Brasillach écrivain collaborationniste condamné à la Libération par la justice et fusillé le 6 février 1945, "un exemple à suivre et un idéal qu’il a servi jusqu’au sacrifice suprême" pour Jeune Nation.

Capture d’écran d’une publication de la boucle Telegram du GUD Paris datée du 15 février 2024. (CELLULE INVESTIGATION / RADIOFRANCE)

Brasillach demeure en effet une référence pour l’Action Française, le vieux mouvement royaliste de Charles Maurras, qui conserve une certaine aura chez les nationalistes. Encore aujourd’hui, elle sert souvent de porte d’entrée du militantisme. Le samedi 10 février 2024, quelques dizaines d’activistes se retrouvent au cimetière de Charonne à Paris où est enterré Brasillach. La police en arrête 39, dont une vingtaine de fichés S. Pendant plusieurs heures, ils seront entendus en garde à vue, pour participation à un groupement en vue de commettre des dégradations, avant d’être remis en liberté sans être poursuivis.

24 février 2024 : chaos au salon de l’agriculture, mais...

Le samedi 24 février, premier jour du salon de l’agriculture, marque le pic du mouvement des agriculteurs entamé le 18 janvier. Des manifestants perturbent l’inauguration et le projet de déambulation d’Emmanuel Macron. Parmi eux figure une personnalité bien connue de l’extrême droite rurale : Pierre-Guillaume Mercadal, éleveur de porcs dans le Tarn-et-Garonne. Reconnaissable à sa haute taille, sa moustache et son béret noir, il force le cordon de CRS. Pendant un mois et demi de mobilisation paysanne, les boucles et médias nationalistes s’exprimeront sur cette colère.

Mais les militants d’ultradroite échoueront à s’associer aux syndicats agricoles. "Dans l’ouest du pays, l’ultradroite a fourni des renforts. Mais ces connexions dataient d’avant. Sur les barrages, les agriculteurs les ont virés. Ils tenaient à ce que leur combat soit soutenu par les Français. Ça a été un échec pour l’ultradroite", affirme une source au ministère de l’Intérieur qui a suivi ces événements.

4 mars 2024 : "Racaille d'en bas et d’en haut"

Sur Telegram, nous avons eu accès à une boucle privée spécialisée dans l’OPSEC (pour SECurité OPérationnelle). Elle s’adresse à "tout militant nationaliste" qui voudrait "se lancer dans le cyber militantisme".

Captures d’écran de la boucle OPSEC et des logiciels recommandés aux militants d’ultradroite. (CELLULE INVESTIGATION / RADIOFRANCE)

On y trouve des conseils très détaillés pour choisir une messagerie mail sécurisée, un VPN, un navigateur web qui ne laisse pas de traces, un logiciel de cryptage ou de paiement en cryptomonnaie... Le logo à croix gammée de cette boucle reflète la pensée de ses utilisateurs. Les animateurs du groupe précisent que tous ces outils peuvent être utilisés "pour vos échanges militants ou pour de l'illégal". Pour eux, l’échec du rassemblement de Romans-sur-Isère, est "une énième preuve du manque de sensibilisation à l'OPSEC dans notre milieu".

Le 4 mars, la boucle donne des consignes très claires en vue des prochaines mobilisations : "Équipez-vous et armez-vous. Mais même si ce sont des armes détenues légalement, ne communiquez pas sur votre arsenal. Ni en ligne, ni aux autres membres de l'équipe." Il s’en suit une liste de conseils sur le choix des "cibles" qui peuvent être "la racaille d'en bas et la racaille d'en haut". Le texte invite aussi à ne pas se vanter sur les réseaux, à se méfier du "camarade qui pose trop de questions indiscrètes", à laisser son smartphone à la maison car "lors de l'assaut du Capitole, quantité de partisans de Trump sont tombés comme ça", ou à préparer sa garde à vue en ayant le contact d’un bon avocat, etc.

La conclusion en dit long sur les objectifs de ces militants : "Plus il y aura des équipes... plus les capacités de surveillance du pouvoir seront saturées. Cela laissera des portes ouvertes pour mener des opérations que l'ennemi n'aura pas su anticiper." Ces propos confirment que la liberté d’expression est quasi absolue sur Telegram, comme l'explique le chercheur Benjamin Tainturier, doctorant au Médialab de Sciences Po Paris : "C’est une application sur laquelle il y a très peu de règles de modération. On y est relativement libre. Donc ça donne envie d’y aller."

16 mars 2024 : l'appel aux armes

Sur la chaîne Youtube Géopolitique profonde qui compte environ 190 000 abonnés, on peut voir régulièrement l’ex-capitaine de gendarmerie Alexandre Juving-Brunet disserter sur l’actualité. Le 16 mars 2024, cette figure complotiste antivax, mise en examen pour escroquerie en bande organisée, appelle à prendre les armes : "Si les Français veulent refonder une Nation prospère et vertueuse. Il faudra qu’ils passent le Rubicon. Nous allons peut-être devoir nous réapproprier les pensées, méthodes et moyens moraux des Résistants qui étaient avant tout des combattants. Des combattants l’arme à la main. Et je pèse mes mots."

Pour autant, les activistes d’ultradroite peuvent-ils aller plus loin ? Le renseignement territorial, la préfecture de police de Paris et la DGSI (les renseignements intérieurs) sont à l’affût des "signaux faibles". Selon le commissaire Frédéric Lauze, secrétaire national du Syndicat national des commissaires de police (SNCP) : "Ça peut-être la détection d’actes préparatoires, des gens qui vont s’armer, élaborer des explosifs, ou qui vont utiliser des trolls pour inciter à la haine raciale. Vous avez des gens extrêmement dangereux, prêts à passer à l’acte comme en Norvège ou en Nouvelle-Zélande."

Les terroristes Brenton Tarrant (G) et Anders Breivik (D) ont respectivement tué 51 personnes et blessé 40 autres en 2019, et tué 77 personnes en 2011. (OLE BERG-RUSTAN / NTB)

Cette référence aux massacres commis par Anders Breivik et Brenton Tarrant contre des militants de gauche ou des musulmans revient souvent. Pour le parlementaire Éric Poulliat, "l’ultradroite a une logique de passage à l’acte qui peut être clairement terroriste". Le 8 mars dernier, dans la Meuse, cette surveillance a permis l’arrestation et l’incarcération d’un militant mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste. Selon le Parquet national antiterroriste, il a été repéré à cause de ses discussions sur un réseau social où il évoquait des entraînements paramilitaires et des projets d’actions violentes.

24 mars 2024 : féminisme et question trans

Le collectif Nemesis, identitaire et se réclamant du féminisme, est bien connu des militants nationalistes et notamment de ses militantes. Dénonçant une présumée mainmise de "l’idéologie gauchiste" sur les autres mouvements féministes, il lance le 24 mars 2024 un appel aux dons pour créer son média en ligne. Selon ses animatrices, "Arte, Mediapart, le service public et les médias vous noient d’images culpabilisantes : l’unique ennemi de la femme, c’est l’homme blanc. Tout le monde le sait… Non ? Mais combien de fois Brut a-t-il donné la parole à l’une des femmes agressées sexuellement dans les transports par un étranger ? Zéro."

La vidéo diffusée sur Telegram énumère les prénoms de femmes ou de petites filles agressées sexuellement par des étrangers en Europe. Cette focalisation sur les violences commises par les étrangers est une constante dans le discours nationaliste. Elle est aussi constitutive du site nationaliste le plus "grand public" et l’un des plus lus : FDesouche. Elle participe de l’idéologie "accélérationniste". Sur fond d’une menace djihadiste persistante, les nationalistes radicaux veulent accélérer l’explosion d’un conflit racial par le terrorisme, entre les blancs (Français qu’ils qualifient "de souche") et les immigrés ou leurs descendants. Sans réaction, le "grand remplacement" serait inéluctable, estiment les accélérationnistes.

Le collectif identitaire Nemesis était présent au carnaval de Besançon, deux femmes portent des messages xénophobes, le 7 avril 2024. (ARNAUD CASTAGNE / MAXPPP)

Dans la même vidéo d’appel aux dons, une intervenante évoque une autre problématique : "Nous sommes la génération des femmes athlètes obligées de perdre face à des hommes voulant usurper nos places sur les podiums." Des propos qui font référence à la décision prise un an plus tôt par la fédération internationale d’athlétisme d’exclure les athlètes transgenres des compétitions féminines. Beaucoup à l’extrême droite voient les transitions de genre comme une menace pour la civilisation.

Les propos tenus sur le sujet sont souvent injurieux avec, ces derniers mois, une place démesurée faite aux rumeurs affirmant que Brigitte Macron serait née garçon. Cette fausse rumeur sur l’épouse du chef de l’État a connu un regain d’intérêt récemment, explique le politologue Rudy Reichstadt, créateur de Conspiracy Watch, dans le podcast Complorama sur France Info : "Elle a été reprise par un média d'extrême droite très influent intitulé Faits et Documents dirigé par un proche d’Alain Soral. Cela a donné une nouvelle dynamique à ce mensonge." Le cheminement de la calomnie ne s’arrête pas là. Le 11 mars 2024, la fausse rumeur est reprise par Candace Owens, Alex Jones et Joe Rogan, des célébrités de l’alt-right américaine complotiste, relançant sa viralité sur les réseaux français notamment Géopolitique profonde évoqué plus haut. La vidéo YouTube de 33 minutes mentionnant "L’affaire Jean-Michel Trogneux [qui] explose aux USA" approche les 230 000 vues.

Des dissolutions contre-productives ?

Depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin a lancé une politique active de dissolutions administratives des groupuscules. Le député Éric Poulliat, co-auteur du rapport parlementaire d’information sur l’activisme violent, en dresse un bilan mitigé. "Chaque fois que l’on dissout, il y a un avantage : on désorganise. Mais ça se réorganise. Et lorsqu’on dissout une grosse entité, elle se recompose souvent en deux ou trois plus petites avec toujours la même centaine de personnes." Pour le chercheur Stéphane François, de l’université de Mons (Belgique), le constat est clair : "La dissolution ne sert à rien. Il vaut mieux une formation avec un fil à la patte, suivie de longue date par les services de renseignement, plutôt que des éléments qui se dispersent dans la nature."

Cette politique de dissolution favorise aussi des rapprochements entre des mouvances idéologiques jusqu’ici divergentes. Les nationalistes révolutionnaires (type GUD), les identitaires (type Génération Identitaire) et les royalistes (type Action Française) se côtoient désormais sur le terrain pour mener des actions violentes hors-structures. Le député constate ce syncrétisme : "Sur certains événements récents, ils font comme l’ultragauche. Ils sont capables de rassembler des mouvances parfois différentes et venues de toute la France. Les identitaires se chargent de la com’ et les autres plus costauds de faire le coup de poing." Ces dissolutions présenteraient tout de même un intérêt, nous confie-t-on au ministère de l’Intérieur : "On peut ensuite judiciariser en cas de reconstitution de ligues dissoutes. Si les gens continuent à se voir, ou si de l’argent continue à circuler, le ministre peut faire un signalement au procureur."

Captures d'écran de groupes d'ultradroite appelant à la mobilisation le 11 mai 2024 à Paris, en hommage à Sébastien Deyzieu (mort en 1994); (CELLULE INVESTIGATION / RADIOFRANCE)

Quoi qu’il en soit, le prochain rendez-vous pour les activistes d’ultradroite est annoncé pour le 11 mai 2024 à Paris à l'appel du C9M. Ils ont prévu de rendre hommage à un militant d‘extrême droite, mort accidentellement il y a 30 ans alors qu’il était poursuivi par la police. Ce rassemblement sera un test pour les autorités.


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