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Entretien croisé Merkel-Sarkozy : ce qu'il faut en retenir

Durant près de vingt minutes, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont expliqué leur démarche et leur volonté de faire converger les économies française et allemande. Résumé.

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy et angela Merkel au Palais de l'Elysée (France) le 6 février 2012. (JESCO DENZEL / BUNDESREGIERUNG / AFP)

Deux chefs d’Etat, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Deux journalistes, Peter Frey, de la ZDF, et David Pujadas, pour France 2. Une vingtaine de minutes d’interview croisée sur le thème de l’interdépendance entre les deux pays.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont tenté, lundi 6 février, d’expliquer leurs récentes décisions, notamment en termes de gouvernance économique. Et de justifier la convergence franco-allemande. Voici ce qu’il faut en retenir.

Le mot

"Interdépendant", à égalité avec "convergence". La bonne santé économique de la France dépend de celle de l’Allemagne et inversement. Les deux pays sont liés et doivent décider de leur avenir ensemble. Voilà pour le message martelé aussi bien par la chancelière allemande que par le président français.

Mais alors, copier ou ne pas copier ? Les implications concrètes sont encore floues. "Le modèle n’est pas transposable" tel quel, ou encore "la convergence, c’est pas l’imitation", explique Nicolas Sarkozy, qui souhaite malgré tout "s’inspirer de ce qui fonctionne" outre-Rhin.

L’attitude

Plutôt penché vers l’avant, appuyant ses propos de gestes de la main, Nicolas Sarkozy se défend d’avoir cédé à Berlin, comme l’ont souligné diverses critiques ces six derniers mois. La France a obtenu des choses de l’Allemagne, tient-il à prouver. Et de souligner "la gouvernance économique commune" sur laquelle "l’Allemagne a fait un pas".

Enfoncée dans son fauteuil, souvent les bras croisés, Angela Merkel ne s’est de son côté pas attardée sur ces compromis.

La stratégie

S’inscrire dans l’histoire. L’un après l’autre, les deux chefs d’Etat insistent : ils sont les héritiers de l’axe franco-allemand, moteur de la construction européenne depuis ses débuts. "Il faut avoir confiance dans l’Europe, ça a toujours marché jusqu’ici", dit Angela Merkel, qui parle aussi "d’une longue histoire depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une histoire merveilleuse". "L’histoire et la géographie nous ont mis l’un à côté de l’autre", déclare le président français, qui cite en vrac différents moments de l'histoire des deux pays, comme "le traité de l’Elysée de 1983" ou les précédents duos franco-allemands célèbres.

Sur le fond, ni Angela Merkel ni Nicolas Sarkozy n’ont précisé grand-chose quant à la convergence franco-allemande qu’ils prônent. Rien que l’on ne sache déjà : la France aspire à la compétitivité allemande, tandis que l’Allemagne envie notre politique familiale.

L’attaque

Elle vise sans le nommer le candidat socialiste François Hollande, qui a annoncé qu’il renégocierait le nouveau traité européen s’il était élu en mai. "Quand je parle, j’engage la France", explique Nicolas Sarkozy. "Qu’un accord de cette importance soit remis en cause, ça n’a pas de sens", estime-t-il. Le prochain président devra s’y plier, selon lui : "Ça s’appelle avoir un comportement d’homme ou de femme d’Etat, ça s’appelle la continuité de l’Etat."

Le flop

Interrogé sur ce que peut lui apporter le soutien d’Angela Merkel lors de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy ne fait que louer la chancelière allemande, qui, elle, n’est pas spécialement une fan du président. "Si j’ai de l’admiration pour elle ? Oui ! (…) Si j’ai de l’amitié pour elle ? Oui !" sourit-il, sans parvenir à la dérider un instant.

• La phrase

"Je regarde cette impatience, je continue à faire mon travail, et au moment venu, j’assumerai le rendez-vous avec les Français." Voilà ce que répond Nicolas Sarkozy quand, en fin d’émission, David Pujadas demande au président-pas-encore-candidat s’il n’y pas confusion entre ces deux casquettes. Une phrase qui n’est pas sans rappeler celle prononcée lors de son intervention télévisée du 29 janvier : "J'ai un rendez-vous avec les Français, je ne m'y déroberai pas."

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