Espagne-France : un capitaine malheureux, une équipe décimée, un Croate d'adoption comme héros... Ce qu'il faut savoir sur la Roja

La demi-finale entre l'équipe de France et l'Espagne, mardi, annonce une opposition de styles entre deux formations aux jeux opposés, mais qui se sont toutes deux qualifiées in extremis pour le dernier carré.
Article rédigé par Mateo Calabrese
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Les joueurs de l'équipe d'Espagne célèbrent leur deuxième but contre la Géorgie en huitièmes de finale de l'Euro 2024, à Cologne (Allemagne) le 30 juin 2024. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Le feu et la glace. Mardi 9 juillet à Munich, la flamboyante Roja, équipe la plus spectaculaire de la compétition, affronte en demi-finales de l'Euro 2024 des Bleus qui se sont illustrés par leur pragmatisme et leur sang-froid. Alors que la France n'a marqué que trois fois, l'Espagne est la meilleure attaque (11 buts) mais aussi celle qui a le plus tenté sa chance (102 tirs). 

Accrochée par l'Allemagne, la Roja a décroché au bout de la prolongation (2-1) sa première victoire contre un pays hôte, et certainement son plus grand succès depuis son dernier sacre, en 2012. L'Espagne rêve désormais de retrouver le toit de l'Europe : voici ce qu'il faut savoir sur sa sélection.

Une attaque de feu, mais trois absents de marque

L'Espagne est redevenue une sélection moderne. Si la Roja reste fidèle à la maîtrise technique qui a fait ses grandes heures au tournant des années 2010, elle a trouvé en Lamine Yamal (16 ans) et Nico Williams (21 ans) la folie qui lui manquait depuis, pour déséquilibrer les défenses adverses. Désormais adaptée au football de transition contemporain, pratiqué à merveille par l'équipe de France, la sélection ibérique s'avance néanmoins avec un flanc droit amputé pour affronter les Bleus.

Lamine Yamal et Nico Williams célèbrent ensemble le troisième but de l'Espagne contre la Géorgie en huitièmes de finale de l'Euro 2024, à Cologne (Allemagne) le 30 juin 2024. (ANGELOS TZORTZINIS / AFP)

Le défenseur central droit Robin Le Normand, comme son latéral Dani Carvajal, sont suspendus pour la demi-finale après une accumulation de cartons jaunes dans la compétition. Ils devraient être suppléés par les très expérimentés Nacho (34 ans) et Jesus Navas (38 ans), qui pourraient peiner face à la vitesse de Kylian Mbappé, Theo Hernandez, voire Bradley Barcola, qui animent le côté gauche français. Surtout, la révélation du dernier Euro, Pedri (21 ans), s'est blessée dès les premières minutes du quart de finale. Le Barcelonais manquera la fin de la compétition, alors qu'il était également un titulaire indiscutable à la droite du triangle de l'entrejeu espagnol.

Dani Olmo, le héros qui s'est construit en Croatie

Mais l'Espagne a de la ressource. C'est le remplaçant de Pedri, entré dès la 8e minute, qui a marqué de son empreinte la victoire contre l'Allemagne en ouvrant le score avant d'offrir le but de la victoire à Mikel Merino au bout de la prolongation (119e). Dani Olmo, comme les défenseurs centraux franco-espagnols Aymeric Laporte et Robin Le Normand, est le symbole d'une sélection moderne qui embrasse un football mondialisé.

Pourtant Catalan de naissance et éduqué à la Masia, le centre de formation du FC Barcelone, depuis ses 9 ans, le milieu offensif a quitté son pays à tout juste 16 ans pour jouer au Dinamo Zagreb. C'est là qu'il a fait ses débuts professionnels, remporté quatre championnats de Croatie et découvert la Ligue des champions. Passé par toutes les sélections espagnoles de jeunes, champion d'Europe espoirs (en 2019) et vice-champion olympique (en 2021), celui qui joue au RB Leipzig (Allemagne) depuis 2020 reste proche du pays où il a passé six ans : "J'ai une affection particulière pour ce pays, la Croatie est ma deuxième maison", a-t-il confié dans un entretien au quotidien espagnol El Pais avant la demi-finale contre la France.

Un capitaine "plus heureux hors d'Espagne"

Capitaine de la Roja depuis l'arrivée du sélectionneur Luis de la Fuente en mars 2023, Alvaro Morata reste une figure controversée dans son pays. Le joueur de l'Atlético de Madrid, formé chez le rival madrilène, supporte mal les critiques dont il a souvent fait l'objet. Dans un entretien accordé au quotidien El Mundo après le match contre l'Allemagne, il a confirmé être "plus heureux hors d'Espagne" : "Je l'ai dit à maintes reprises. Surtout parce que les gens me respectent. En Espagne, on ne respecte rien, ni personne."

Un désamour tel que l'attaquant de 32 ans confie qu'il est "probable" que cet Euro soit sa dernière compétition sous le maillot espagnol. "Il y a toujours quelque chose qui se passe quelque part, explique Alvaro Morata. L'autre jour, j'ai fait un geste aux journalistes, simplement en sifflant, un geste dont je pensais qu'il allait rester entre nous... Mais certains en ont profité pour critiquer, comme toujours." Ce qui n'empêche pas le quatrième meilleur buteur de la sélection (36 réalisations) de rêver d'un sacre européen : "Ils me critiquent, alors que je me couperais une main pour gagner l'Euro."

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