Euro 2024 : l'actualité politique n'efface pas le sourire des Bleus à deux jours de l'entrée en lice contre l'Autriche
Quatrième jour en Allemagne pour l'équipe de France et une nouvelle journée où il était difficile de faire fi du contexte politique en France. Le coup d'envoi de l'Euro la veille, avec la correction infligée par l'Allemagne à l'Ecosse (5-1), n'aura pas suffi à redonner pleine place au fait sportif. Il faut dire que six jours après la dissolution de l'Assemblée nationale et à deux semaines du premier tour des élections législatives, difficile de fermer les yeux sur l'imminence de ce scrutin de dernière minute provoqué par la montée de l'extrême droite en France.
Avant de se rendre à la Home Deluxe Arena de Paderborn, le terrain d'entraînement des Bleus pour cet été, les journalistes n'attendaient qu'une seule chose ce samedi matin : de voir si Marcus Thuram deviendrait le premier joueur du groupe à vraiment prendre position dans le débat politique. Avant lui, Ousmane Dembélé s'était contenté d'ouvrir une brèche en appelant ses concitoyens à voter, sans nommer son désaccord face aux idées du Rassemblement national. Un premier pas qui en appelait un deuxième.
Et le fils de l'illustre Lilian, joueur de champ le plus capé de l'histoire des Bleus et militant antiraciste assumé, n'a pas déçu. C'est avec courage – car il en faut pour trancher avec la prudence habituelle de ce milieu, verrouillé en termes de communication – que l'attaquant de l'Inter a exprimé "sa tristesse" et sa volonté que "le RN ne passe pas". "La situation est très grave. Je comprends que certains joueurs viennent dire devant vous d'aller voter, mais je pense que ça ne suffit pas. Je sais que plein de gens me suivent et je me sens obligé de faire passer un message", a-t-il développé sans lassitude ni embarras, tout en niant avoir été poussé par son père à prononcer ces mots.
Les 25 joueurs présents à l'entraînement
Le dialogue a duré 18 minutes et s'est attardé sur bien d'autres aspects. Un moment rafraîchissant après le passage d'un Théo Hernandez peu loquace et de toute façon plus à l'aise en espagnol que dans la langue de Molière. Rieur, Marcus Thuram a fait rire l'auditoire à plusieurs reprises. Lorsqu'un journaliste l'a involontairement appelé "Kylian", Marcus Thuram ne s'est pas privé de se moquer de son coéquipier. "Ah non ! Je suis plus beau que lui", s'est-il amusé.
La même espièglerie a été constatée à l'entraînement en fin de journée. "On lâche les cônes monsieur Thuram", l'a gentiment réprimandé le préparateur physique Cyril Moine – alors que le coupable était un certain Antoine Griezmann. Lors des quinze minutes ouvertes aux médias, les Bleus ont affiché cette bonne humeur. Eduardo Camavinga, Marcus Thuram et Kylian Mbappé ont été les plus vocaux, les plus chambreurs surtout.
Le prodige de Bondy était présent comme l'ensemble de ses coéquipiers, lui qui avait passé l'intégralité de la séance d'il y a deux jours à part, effectuant un travail individuel en salle. Dimanche, les Bleus prennent le bus pour rallier Düsseldorf. Si la tradition qui veut que le capitaine prenne la parole en veille de match se perpétue, alors Kylian Mbappé se présentera en conférence de presse aux côtés de Didier Deschamps juste avant l'entrée en lice des Bleus dans cet Euro contre l'Autriche.
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