Euro 2024 : le pénalty de Robert Lewandowski contre les Bleus était-il valable ?

Si l'attaquant polonais a stoppé sa course d'élan au moment de tirer son pénalty mardi, son but égalisateur face à la France était bien licite.
Article rédigé par Gabriel Joly
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Polonais Robert Lewandowski célébrant son but sur pénalty face au Français Mike Maignan à l'Euro, le 25 juin 2024. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

C'est une action qui change beaucoup de choses pour les Bleus. Devant au score grâce à un pénalty de Kylian Mbappé, l'équipe de France a finalement concédé un match nul frustrant contre la Pologne (1-1), mardi 25 juin, qui la prive de la première place de son groupe. La faute à un manque d'efficacité criant, mais également à un geste mal maîtrisé de Dayot Upamecano qui a offert la possibilité à Robert Lewandowski d'égaliser à la 79e minute, sur pénalty également.

La première tentative du Polonais, repoussée par Mike Maignan, a été invalidée, à juste titre, par l'arbitre car le gardien de l'équipe de France n'avait pas "au moment du tir (...) au moins un pied sur ou derrière sa ligne", comme le précise l'article 14.1 de l'IFAB, qui régit les règles du jeu. Le deuxième penalty, validé, interroge. Mais pour Bruno Derrien, ancien arbitre international, là aussi, l'arbitre a vu juste : "La règle sur l'exécution des pénalties a évolué il y a quelques années. Avant, l'attaquant ne pouvait feinter, ni dans sa course, ni au moment de tirer. J'ai revu l'image, il n'y a pas d'infraction du Polonais." Il précise : "Il est permis au tireur de réaliser une feinte lors d'exécution d'un pénalty. Par contre, la feinte est considérée comme illégale lorsque, après avoir terminé sa course, juste avant de botter le ballon, le tireur fait semblant de botter pour attendre le plongeon du gardien, et tire seulement ensuite."

 

Le deuxième pénalty en question

En effet, l'article 14.2 de l'IFAB  précise bien : "Si le tireur fait semblant de frapper le ballon après avoir terminé sa course (marquer un temps d’arrêt dans sa course est autorisé), l’arbitre avertira le tireur." En l'occurrence, l'avant-centre n'a pas feinté la frappe, il a seulement marqué plusieurs temps d'arrêts dans sa course comme il le fait habituellement.

Mais la loi parle "d'un temps d'arrêt", et pas de plusieurs. C'est cela qui a notamment fait enrager Mike Maignan qui a regretté, sur Instagram après le match, la validation du but, en repartageant une publication de ses représentants qui dénonçait sa course d'élan : "Tandis que l'attaquant entame sa 87e feinte dans sa course d'élan."

Story de Mike Maignan sur Instagram, le 25 juin 2024 après France-Pologne. (Capture d'écran)

Pour Rémi Serpaud, arbitre de N2 et N3, là aussi, les lois du jeu ne laissent pas de place au doute : "C'est subtil, mais en clair, la loi ne précise pas. Donc si le tireur veut s'arrêter 20 fois, il peut." Autrement dit, le but de l'attaquant polonais a été validé à raison.

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