Euro 2024 : le sacre de l'Espagne, une juste récompense pour l'équipe la plus enthousiasmante du tournoi

La Roja est devenue la nation la plus titrée de l’histoire de l’Euro en étant sacrée championne d’Europe pour la quatrième fois, dimanche à Berlin, face à l’Angleterre (2-1).
Article rédigé par Hortense Leblanc - envoyée spéciale en Allemagne
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Alvaro Morata soulève le trophée Henri-Delaunay, pour le quatrième sacre de l'Espagne à l'Euro, le 14 juillet 2024 à Berlin. (INA FASSBENDER / AFP)

"L'Espagne a probablement été la meilleure équipe et la plus constante sur ce tournoi", déclarait Harry Kane à la veille de la finale de l'Euro. Le capitaine anglais l'a constaté à ses dépens en finale, dimanche 14 juillet, avec la victoire de la Roja au terme d'un match qu'elle a dans l'ensemble maîtrisé et au cours duquel elle a, comme à son habitude, confisqué le ballon à son adversaire (70% de possession).

Mais, si la marque de fabrique de la Roja a longtemps été la possession à outrance, sans forcément l'allier à l'efficacité et au spectacle, le cru 2024 a donné bien plus de plaisir à ses supporters et aux amateurs de football. Avec 15 buts inscrits, aucun sur pénalty, elle a battu le nombre de réalisations pour une équipe sur un Euro, le tout avec un effectif sans grande star, mais avec de jeunes révélations comme Nico Williams ou Lamine Yamal, phénomène qu'on n'attendait tout de même pas à ce niveau, celui d'un des meilleurs joueurs du tournoi. Le Barcelonais, qui a fêté ses 17 ans la veille de la finale, a été sacré meilleur jeune.

Avec ces deux talents précoces, l'Espagne a trouvé une nouvelle verticalité, rendue possible également par des manieurs de ballon dotés d'une bonne vision du jeu et d'une patte capable de lancer leurs ailiers et de casser des lignes par la passe. Rodri a joué ce rôle de chef d'orchestre à la perfection et a d'ailleurs été élu meilleur joueur de l'Euro, malgré sa sortie à la mi-temps de la finale.

"Un grand futur s'annonce"

"De la Fuente a donné naissance à une équipe sans star, une équipe avec plus d'enthousiasme que de classe, où se démarquent l'esprit de sacrifice et la volonté, tandis que le dévouement physique n'est pas négociable pour faire pression sur les rivaux", écrit le quotidien espagnol Sport. Car, si ses éléments offensifs ont brillé, ils ont aussi aidé défensivement, avec un pressing capable d'étouffer leurs adversaires. L'Espagne a tout de même croisé sur sa route vers le titre la Croatie, l'Italie, l'Allemagne, la France et, donc, l'Angleterre, qu'elle a battue de manière convaincante, même si la première période de la finale était loin d'être brillante.

"Si nous ne sommes pas l'Espagne que nous avons montrée jusqu'ici, nous n'avons aucune chance. Il n'y a qu'en nous appuyant sur nos points forts, en étant nous-mêmes, que nous pourrons le faire", prévenait Luis de la Fuente en conférence de presse de veille de match contre l'Angleterre. Finalement, son équipe a réussi à se libérer en seconde période pour l'emporter logiquement contre les Three Lions.

La clé du succès repose peut-être aussi sur la fraîcheur de ses hommes, qu'il a réussi à épargner et à concerner en faisant jouer 25 des 26 joueurs présents dans la liste (seul le troisième gardien, Alex Remiro, n'a pas joué une minute). Des hommes venus d'horizons plus variés que lors des dernières années, avec seulement deux joueurs du FC Barcelone, Lamine Yamal et Pedri, et deux du Real Madrid, Dani Carvajal et Nacho. Ces deux derniers, âgés de 32 et 34 ans, pourraient avoir disputé leur dernier tournoi avec la Roja, mais la génération suivante a montré qu'elle était prête à prendre le relais. "On peut être fiers, parce qu'il y a ce présent, mais surtout un grand futur qui s'annonce", souriait déjà Luis De la Fuente samedi.

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