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France-Portugal : soirée assourdissante dans la fournaise du stade Ferenc-Puskas de Budapest

Quatre jours après son match nul décevant face à la Hongrie (1-1), l’équipe de France a été à nouveau accrochée par le Portugal (2-2), dans un stade neuf à l’acoustique impressionnante.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Budapest
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Les supporters français présents à la Puskas Arena, le 23 juin (BERNADETT SZABO / AFP)

Un hurlement assourdissant. Presque étourdissant. Deux minutes irréelles à partir desquelles la rencontre a basculé dans un autre monde. On jouait depuis douze minutes. L'équipe de France et celle du Portugal en étaient encore à la phase d'observation dans ce troisième et dernier match du groupe F, quand le stade Ferenc-Puskas s'est embrasé, mercredi 23 juin. À 700 kilomètres de là, la Hongrie venait d'ouvrir le score face à l'Allemagne et la soirée s'apprêtait à prendre une tournure très spéciale.

Plutôt discrets depuis le début de la rencontre, les 45 000 Hongrois présents dans l'enceinte de Budapest ont vrombi, exulté de manière tonitruante. Le début d'un match qui a pris des allures un brin schizophréniques entre les réactions des supporters hongrois, portugais et français. Celles-ci se sont superposées à la 67e minute, dans une clameur incandescente, lorsque la Hongrie a marqué son deuxième but face à la Nationalmannschaft, quelques secondes avant que Paul Pogba ne trouve la barre sur une frappe détournée par Rui Patricio.

7 550 supporters français présents

Difficile par moments de rester totalement concentré sur la rencontre et les 22 joueurs présents sur la pelouse, alors que le bruit venait de partout et rendait l'atmosphère presque inquiétante. À dire vrai, on n'avait jamais entendu un vacarme pareil, dans un stade à l'acoustique impressionnante. Inauguré en 2019, le stade Ferenc-Puskas est le petit joujou du Premier ministre, Viktor Orban, qui n'a pas hésité à investir un demi-milliard d'euros pour sa construction.

Le résultat est réussi et cette énorme enceinte de 68 000 places, dans laquelle se trouvaient 57 000 personnes mercredi soir, dont 7 550 supporters Français, en impose. Le stade est tout aussi impressionnant vu des airs – on le distingue très bien lors de l'atterrissage dans la capitale hongroise –, que lorsqu'on s'en approche à pied. Il traduit parfaitement l'engouement du gouvernement hongrois pour le football et permet au public local de renouer avec ce sport le temps d'un championnat d'Europe.

"C'était hallucinant, je n'avais jamais vu ça"

Comme samedi dernier, l'équipe de France a pris un coup de chaud dans cette Puskas Arena où il était encore difficile de trouver un peu d'air frais ce mercredi soir. 33 degrés au coup d'envoi, environ 28 à la fin, la chaleur était partout. Avant le début de la rencontre, plusieurs milliers de supporters français avaient rejoint le stade, situé du côté de Pest, dans l'est de la ville, au cœur d'un cortège impressionnant.

Après avoir mis l'ambiance dans les thermes de Budapest en début d'après-midi, les supporters tricolores ont tenté de faire de même pendant le match. Leur explosion de joie sur les deux buts de Karim Benzema (45+2e, 47e) a fait vibrer la Puskas Arena. "C'est un stade impressionnant. Je n'avais jamais entendu autant de bruit. C'est énorme, il y a une acoustique incroyable", expliquait Didier, supporter français qui s'apprêtait à assister à son deuxième match de suite à Budapest, avant la rencontre.

Ce suiveur des Bleus n'avait donc pas menti. Dès l'annonce des compositions d'équipe, il semblait évident que la soirée allait basculer dans une autre dimension. "C'est une vraie arène. On est proches du terrain donc on vibre énormément. Les tribunes sont raides, on a vraiment l'impression d'être aux Jeux antiques. Le bruit sur le but des Hongrois samedi dernier, c'était hallucinant, je n'avais jamais vu ça", constatait Martin.

Karim Benzema a marqué les deux buts de l'équipe de France face au Portugal, le 23 juin à Budapest (FRANCK FIFE / POOL)

Une ambiance à donner des maux de tête

Il s'agissait peut-être de la chaleur ou de la fatigue, mais ce bruit constant nous a rapidement donné un léger mal de crâne. Et promis, cela n'est pas dû au fait que nous n'avions plus assisté à un match avec un stade plein à craquer depuis plus d'un an et demi. Lucas Digne avait expliqué avant la rencontre, en visioconférence de presse, "ne pas avoir entendu les cris (de singe)", qu'auraient proférés des ultras hongrois à l'encontre des joueurs de l'équipe de France.

On croira sur parole le latéral gauche, qui a effectué un passage éclair sur la pelouse ce soir, car on avait même du mal à bien entendre notre voisin de tribunes. Une enquête après des signalements de cris de singe lors de France-Hongrie, une banderole homophobe lors de Hongrie-Portugal... Le stade Ferenc-Puskas est autant le théâtre, depuis le début de l'Euro, de scènes de liesse incroyables dans les gradins, que de polémiques qui viennent entacher l'image de la Hongrie. La Puskas Arena a pour elle une ambiance unique, mais elle n'échappe pas aux divisions de la société hongroise.

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