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Face à la Syrie, la Turquie sort la carte diplomatique

Damas a reconnu avoir abattu un avion turc vendredi. Ankara fait appel à l'Otan pour faire reconnaître ses droits. Une réunion d'urgence se tiendra mardi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Deux F4 Phantom turcs, du même type que celui qui a été abattu par la Syrie, en vol au dessus de la Turquie le 3 octobre 2001. (BURHAN OZBILICI / AP / SIPA)

Les relations déjà compliquées entre la Syrie et la Turquie se sont encore tendues pendant le week-end. Ankara cherche une solution diplomatique à travers l'Otan, après que Damas a reconnu avoir abattu un avion turc vendredi 22 juin. 

Acte 1 : la Syrie abat un avion turc

Vendredi 22 juin, la Syrie abat un avion de combat turc. Le ministre turc des Affaires étrangères affirme que "l'avion a été abattu dans l'espace aérien international, à 13 milles nautiques de la Syrie", Le F-4 Phantom volait seul et n'avait "aucune mission, y compris de récolte d'informations, au dessus de la Syrie", précise le ministre Davutoglu. Il est ensuite tombé dans les eaux syriennes. Le sort des deux pilotes reste flou.

Il reconnaît cependant que l'appareil est entré un moment dans l'espace aérien syrien, 15 minutes avant d'être abattu. Ce sont d'ailleurs les radars turques et non syriens qui ont averti l'appareil. Le ministre a précisé que l'avion effectuait sans armes une mission d'entraînement et de test d'un système radar en Méditerranée. Selon Damas, les forces syriennes n'ont découvert qu'après avoir ouvert le feu sur l'appareil qu'il s'agissait d'un avion de l'armée turque.

Acte 2 : la Turquie joue l'apaisement

Tout au long de la journée de samedi, des réunions de haut niveau se sont tenues à Ankara sous la présidence du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan pour établir les circonstances exactes de l'incident et la riposte à donner à la Syrie. La Turquie pourrait demander à la Syrie de formellement s'excuser et de payer des réparations pour la chute de son F-4 Phantom, abattu par la DCA syrienne lors d'une mission de reconnaissance et d'entraînement, a souligné cette source sous couvert d'anonymat.

Ankara estime être en position de force, car même s'il y a eu violation de l'espace aérien syrien, la réponse syrienne ne devait pas être d'abattre l'avion mais de le mettre en garde ou de le forcer à atterrir, selon l'usage militaire.

Acte 3 : l'Otan intervient

Ankara veut tout de même faire entendre ses droits et a fait appel à l'Otan dimanche. "Le Conseil de l'Atlantique nord se réunira mardi à la demande de la Turquie", a annoncé la porte-parole de l'Otan, Oana Lungescu. La Turquie a invoqué "l'article 4 du traité" fondateur de l’Alliance atlantique. Celui-ci prévoit que tout pays membres de l’Otan peut porter une question à l’attention du Conseil et en débattre avec les alliés lorsqu'il estime que son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est menacée.


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