"Fadettes" : la mise en examen du procureur Philippe Courroye annulée
La mise en examen du procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine) a été annulée jeudi 22 mars par la Cour d'appel de Paris. Il était inquiété pour s'être procuré illégalement des factures téléphoniques de journalistes.
Philippe Courroye échappe à sa mise en examen dans l'affaire des fadettes du Monde. La cour d'appel de Paris a annulé cette procédure jeudi 22 mars. La juge d'instruction Sylvia Zimmermann l'avait mis en examen, ainsi que son adjointe Marie-Christine Daubigney, le 17 janvier, pour "collecte illicite de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal et illicite et violation du secret des correspondances". Elle leur reprochait de s'être procuré illégalement les factures téléphoniques détaillées ("fadettes") de journalistes enquêtant sur l'affaire Bettencourt.
Philippe Courroye avait riposté immédiatement après sa mise en examen en déposant une requête en nullité auprès de la chambre de l'instruction de la cour d'appel. Le parquet général de Paris avait fait savoir en février qu'il était favorable à l'annulation de la mise en examen.
"Le Monde" accuse les services de renseignements
Selon Le Monde, les factures téléphoniques détaillées de Gérard Davet et Jacques Follorou, deux journalistes enquêtant sur l’affaire Bettencourt, ont été consultées par les services de renseignements après la publication dans le quotidien du soir, le 18 juillet 2010, d'extraits du procès-verbal de l'audition de Patrice de Maistre à la brigade financière. L'ex-gestionnaire de fortune de l’héritière de L’Oréal y indiquait avoir recruté l'épouse d'Eric Woerth, alors ministre du Travail, en échange de la Légion d'honneur.
Dans les couloirs du palais de justice, l'avocat du procureur, Me Jean-Yves Dupreux, a fait part de sa satisfaction :
Vers une nouvelle affaire
Toutefois, selon l'AFP, Philippe Courroye est visé implicitement par une nouvelle plainte jeudi. Le journaliste Romain Bolzinger, de l'agence Tac presse, a déposé plainte contre X en raison de l'exploitation illégale de ses fadettes par la "police des polices" dans le cadre d'une enquête dirigée par le procureur de Nanterre.
Il y a un mois, la cour d'appel de Paris a estimé que les réquisitions sur le téléphone de Romain Bolzinger, faites sans son aval, avaient porté atteinte à la loi sur le secret des sources. L'Inspection générale des services (IGS) avait requis les factures téléphoniques détaillées du journaliste après la diffusion sur Canal+ en mars 2010 d'un reportage sur "les méthodes chocs des paparazzis". L'IGS avait tenté de découvrir l'identité d'un paparazzi qui apparaissait dans le reportage. Celui-ci indiquait que ce paparazzi proposait 200 euros à un fonctionnaire de police pour obtenir une information sur l'immatriculation d'un véhicule appartenant à la journaliste Laurence Ferrari.
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