L'abbé Pierre accusé de violences sexuelles : au moins "quelques évêques" savaient dès les années 1950, affirme le président de la Conférence des évêques de France

Eric de Moulins-Beaufort souhaite "que le Vatican se livre à une étude de ses archives et dise ce que le Saint-Siège a su et quand il l'a su".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'abbé Pierre, le 5 décembre 1987 à l'Abbaye de Saint Wandrille, à Rives-en-Seine (Seine-Maritime). (MYCHELE DANIAU / AFP)

"Quelques évêques au moins" étaient au courant "dès 1955-1957" du "comportement grave" de l'abbé Pierre "à l'égard des femmes", a affirmé, lundi 16 septembre, le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, dans une tribune au journal Le Monde. Mort en 2007, l'abbé Pierre est, depuis juillet 2024, visé par des accusations de violences sexuelles commises entre les années 1950 et 2000.

Le président de la CEF rappelle que "des mesures ont été prises, dont une cure psychiatrique" suivie par l'abbé Pierre. Par ailleurs, "un adjoint" lui avait été imposé. "Il semble que l’abbé Pierre se soit ingénié à tromper cette surveillance", assure Eric de Moulins-Beaufort. Il "réaffirme le travail de l'Eglise en France pour que la vérité soit faite sur les faits d'agressions et de violences sexuelles, comme aussi sur les faits d'emprise spirituelle, et pour revoir ses fonctionnements"

"Certains cercles d'Emmaüs" savaient qu'il "devait être surveillé"

Emmaüs a, depuis la série de témoignages de femmes sur des violences sexuelles commises par l'abbé Pierre, lancé une commission d'enquête et l'Eglise a ouvert ses archives. Eric de Moulins-Beaufort souligne que "l'on savait, au moins dans certains cercles d'Emmaüs, l'abbé Pierre étant encore vivant, qu'il devait être surveillé parce qu'il était dangereux pour les femmes qui s'approchaient de lui".

Dans sa tribune, l'archevêque de Reims "forme aussi respectueusement le vœu que le Vatican se livre à une étude de ses archives et dise ce que le Saint-Siège a su et quand il l'a su", après des propos du pape vendredi affirmant que le Vatican était au courant des accusations de violences sexuelles visant l'abbé Pierre, au moins depuis sa mort, en 2007. 

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