Maisons closes et liaison avec une femme... La télévision suisse révèle "la double vie" de l'abbé Pierre à Genève

Selon une enquête menée par la RTS, le religieux séjournait régulièrement dans un hôtel proche du quartier chaud de la ville suisse, où une célèbre prostituée a révélé l'avoir croisé.
Article rédigé par Jérémie Lanche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'abbé Pierre en septembre 2002. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Le pape François l’a reconnu : le Vatican savait que l’abbé Pierre était accusé de violences sexuelles. Mort en 2007, l'abbé Pierre est depuis juillet 2024 visé par des accusations de violences sexuelles commises entre les années 1950 et 2000, avec, début septembre, une nouvelle salve de témoignages sur des faits gravissimes pouvant pour certains s'apparenter à des viols ou concernant des mineures.  
Vendredi 14 septembre, le pape François a fait savoir que le Vatican avait été informé, a minima après la mort de l'abbé Pierre, des accusations visant le prêtre français qu'il a qualifié "de terrible pécheur"



Mais l’Église était-elle au courant de ses agissements en Suisse ? Dans une enquête diffusée dimanche 15 septembre, la Radio télévision suisse (RTS) affirme que le religieux entretenait une relation avec une femme à Genève. Selon le Pôle enquête de la RTS, l’abbé Pierre aurait aussi fréquenté les maisons closes de la ville.

Une accusation déjà portée il y a plus de 30 ans. Nous sommes alors le 15 mai 1990 sur TF1, lors de l'émission Ciel mon mardi ! En face de Christophe Dechavanne ce soir-là, une défenseuse bien connue des travailleuses du sexe à Genève, prostituée elle-même, Grisélidis Real. Elle va lâcher une petite bombe, en direct, devant des millions de téléspectateurs : "La patronne nous avait dit : venez regarder par le trou de serrure de la salle de bains, il y a quelqu'un qui attend son tour. C'était quelqu'un d'extraordinaire, qui a fait beaucoup de bien à l'humanité. C'était l'abbé Pierre et je l'ai vu", racontait-elle, alors.

Aucun crédit ne sera alors accordé à ce témoignage qui sera vite enterré. La RTS, qui a exhumé ce témoignage après les révélations autour des violences sexuelles commises par l'abbé Pierre, rappelle seulement qu’a Genève, le fondateur d'Emmaüs séjournait régulièrement dans un hôtel proche du quartier des Pâquis, considéré comme un coin "chaud" de la ville.

Deux femmes accusent l'abbé Pierre en Suisse

La RTS n’apporte aucun nouvel élément dans ce dossier, mais la cellule investigation de la Radio télévision suisse affirme que le religieux entretenait une liaison avec une femme de la communauté Emmaüs. Elle l’aurait même accompagné lors de ses déplacements.

Selon nos confrères, "L'abbé rencontrait d'autres femmes dans le même temps. Une personne qui l'a côtoyé à Genève a expliqué à la RTS qu'il avait pour habitude de mettre en garde celles qui l'approchaient, redoutant de potentiels dérapages."

A ce jour, deux femmes en Suisse accusent l’abbé Pierre d’agression sexuelles dans les années 1980.

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