Aisne : ce que l'on sait de l'accident de la route qui a coûté la vie à quatre enfants à Laon
Une voiture a été percutée par un poids lourd et une fourgonnette avant de s'embraser, mardi, sur la Route nationale 2 à hauteur de Laon (Aisne).
Nouvel accident meurtrier sur la route, une semaine après le drame de l'A7. Quatre enfants sont morts dans un carambolage entre une voiture, un poids lourd et une fourgonnette, mardi 28 juillet, sur la RN2 à Laon (Aisne). La conductrice de la voiture, mère de l'un des enfants décédés, souffre de graves brûlures, mais son pronostic vital n'est pas engagé. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cet accident.
Une collision impliquant cinq véhicules
L'accident s'est produit à 15 heures à l'entrée de Laon (Aisne), sur la RN 2 en provenance de Soissons, au niveau du collège Charlemagne, précise France 3 Picardie. Un secteur "pas particulièrement dangereux" selon le préfet de l'Aisne, Ziad Khoury.
"En l'état des investigations, il apparaît que le conducteur du poids lourd a été distrait par un câble le gênant à l'intérieur de son véhicule. Il a détourné le regard afin de s'en occuper. Lorsqu'il a relevé la tête, il s'est aperçu d'un ralentissement et n'a pas été en mesure de stopper son véhicule, percutant ceux devant lui. Le véhicule des victimes a été pris dans ce carambolage", a expliqué le procureur. Selon les premiers éléments de l'enquête, la voiture, qui transportait cinq personnes, a été touchée par l'avant par le poids lourd, un camion-benne, qui venait en sens opposé. Une fourgonnette a ensuite percuté l'arrière de la voiture, qui a pris feu.
"C'est l'effet conjugué de ces deux chocs qui a entraîné l'embrasement du véhicule", a expliqué Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports, arrivé mardi sur les lieux du drame afin de s'entretenir avec les secours et le préfet et apporté son soutien aux victimes et à leurs proches. Au total, cinq véhicules ont été impliqués dans la collision, précise le parquet.
Quatre enfants tués sur le coup, la mère de l'un d'eux grièvement brûlée
La conductrice de la voiture, une femme de 42 ans, a été grièvement brûlée. Elle a été secourue par plusieurs hommes, témoins de la scène ou proches habitants, qui ont réussi à briser son pare-brise et à l'extraire du véhicule en feu, rapporte Le Parisien.
Héliportée vers l'hôpital d'Amiens, son pronostic vital n'a pas été engagé. Le parquet a annoncé, mercredi, soir, qu'elle avait été "transférée vers un hôpital de la région parisienne". Elle est la mère de l'un des quatre enfants et la tante des trois autres. Les enfants n'ont pas pu être secourus, malgré les efforts de plusieurs témoins. L'un des enfants "hurlait, il pleurait. Nous étions plusieurs à essayer d'ouvrir les portières, elles étaient bloquées. On a essayé de les faire plier par le haut… A mains nues, c'était déjà difficile, mais l'incendie était très violent, et avec les flammes qui grandissaient c'est devenu impossible", rapporte ainsi un conducteur, interrogé par Le Parisien.
Selon une source policière citée par l'AFP, il y avait parmi eux "un enfant âgé de 9 ans, deux de 11 ans et un de 13 ans". Trois des enfants étaient originaires de la commune d'Anizy-le-Grand (Aisne), précise L'Union.
Le conducteur du poids lourd a, quant à lui, été légèrement blessé.
L'association France victimes a activé une cellule d'urgence "pour apporter tout le soutien à ceux qui ont été choqués et aux familles des victimes".
Le conducteur du poids lourd mis en examen
Une enquête pour "homicides" et "blessures involontaires" a été ouverte et a été confiée au commissariat de police de Laon, indique le parquet. Le conducteur du camion a été mis en examen jeudi 30 juillet pour homicide involontaire. L'homme de 57 ans a également été mis en examen pour "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 3 mois par un conducteur de véhicule", ainsi que pour un délit de fuite commis à Soissons quelques dizaines de minutes plus tôt, sans lien direct avec le drame.
Le mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire, avec "l'obligation de remettre son permis de conduire au tribunal et l'interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur", a ajouté le parquet, jugeant que "cette mesure paraît suffisante pour prévenir le risque de renouvellement de l'infraction". Il encourt cinq ans d'emprisonnement. Son casier judiciaire "porte trace de deux condamnations prononcées il y a plus de 10 ans des chefs de conduite en état alcoolique". En revanche, les tests d'alcoolémie et salivaires effectués après l'accident "se sont révélés négatifs", selon un précédent communiqué du parquet.
Interrogé par France Bleu Champagne-Ardenne, le patron de l'entreprise Transports Delmotte qui emploie le chauffeur routier a mis en cause les conditions de circulation sur la RN2. Il explique que cette route, qui relie Maubeuge (Nord) à Paris, comporte une succession de tronçons différents. "Il y a plusieurs voies, après vous avez une voie, après vous êtes à 70 km/h, après à 80, après vous êtes à 110. C'est une route accordéon (...) qui n'est plus appropriée aujourd'hui aux conditions de circulation."
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