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Crash du Boeing d'Ethiopian Airlines : le rapatriement des corps ouvre "une voie de l'apaisement", témoigne la sœur d'une victime

Les corps des dix victimes françaises du crash du vol 302 d'Ethiopian Airlines, le 10 mars 2019, sont rapatriés samedi 19 octobre en France.

Article rédigé par franceinfo, Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un mémorial de fleurs érigé sur le lieu où le vol 302 d'Ethiopian Airlines s'est crashé, le 10 mars 2019, en mémoire aux 157 victimes de l'accident. (STR / EPA)

Il y a sept mois, le vol 302 d'Ethiopian Airlines, qui devait assurer la liaison entre Addis Abeba en Éthiopie et Nairobi au Kenya, s'écrasait six minutes après son décollage. Le vol transportant les dépouilles des dix victimes françaises du crash du 10 mars dernier arrivera à 11 heures, samedi 19 octobre, à l'aéroport d'Orly. Une cérémonie s'y tiendra en présence des familles et du secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne.  

Virginie Fricaudet, la soeur de l'une des victimes françaises, Xavier Fricaudet, 39 ans, est partie à Addis Abeba, pour accompagner le retour de son frère défunt. "J'ai perdu mon frère, Xavier. Il était professeur des écoles dans les lycées français et il venait de prendre un poste à Nairobi", précise-t-elle.

Une attente "interminable" à cause de la difficile identification des corps

Cette attente de sept mois a été longue pour Virginie Fricaudet qui préside une association des familles de victimes, créée récemment. Elle l'explique par le temps nécessaire à l'identification des victimes qui s'est faite "par les empreintes digitales lorsque c'était possible ou par recoupements ADN lorsque la première voie d'identification n'était pas possible".  

Le rapatriement est "une étape absolument fondamentale" dans le deuil, explique Virgine Fricaudet. "En quelque sorte, c'est l'étape finale d'un processus éprouvant et interminable. Jusque-là, c'est un deuil qui se fait dans l'incompréhension et la colère. Aujourd'hui, je crois que le deuil peut s'ouvrir sur une voie de l'apaisement, en tous cas une fenêtre…" 

Les familles vont se porter partie civile

Pour la suite, Virginie Fricaudet annonce que l'association des familles des victimes "va se constituer partie civile en France. Aujourd'hui, nous ne l'avons pas encore fait. Nous allons le faire, certainement dans les mois qui suivent." Car "la première question qui hante les familles c'est : pourquoi cet avion a volé ?"

De nombreux rapports ont pointé du doigt une défaillance du système anti-décrochage de l'appareil, un Boeing 737 MAX déjà mis en cause en octobre 2018 quand un avion du même type de la compagnie indonésienne Lion Air s'était écrasé en mer de Java.   

Il est incompréhensible que cet avion ait volé cinq mois après un premier crash sur un appareil du même type.

Virginie Fricaudet, la soeur d'une victime

à franceinfo

"Des alertes avaient été transmises, rappelle Viriginie Fricaudet. Boeing était conscient du problème. Les pilotes étaient inquiets. Comment se fait-il qu'on doivent faire face à un nouveau crash qui fait 157 victimes supplémentaires ?"

Une information judiciaire pour "homicide involontaire" a été confiée en France au pôle des accidents collectifs du tribunal de Paris.  

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