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Info franceinfo Crash du vol Rio-Paris : la justice ordonne une nouvelle contre-expertise

Une première contre-expertise remise en 2014, qui chargeait les pilotes de l'avion, avait été annulée par la justice un an plus tard, pour des raisons administratives. La catastrophe, survenue en 2009, avait coûté la vie aux 228 personnes à bord de ce vol d'Air France.

Article rédigé par Louis Boy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un débris du vol Air France AF447 entre Rio et Paris, repêché par la marine brésilienne dans l'océan Atlantique, sur une photo publiée le 9 juin 2009. (BRAZILIAN NAVY / AFP)

Plus de sept ans après l'accident, l'enquête se poursuit. Les juges d'instruction ont ordonné, début février, une nouvelle contre-expertise sur les raisons du crash du vol Rio-Paris, en 2009, a annoncé le parquet de Paris à franceinfo, vendredi 10 février. Les trois experts désignés en ce sens doivent rendre un rapport provisoire le 3 septembre prochain, pour tenter d'expliquer les causes du drame, qui a provoqué la mort des 228 passagers et membres d'équipage de ce vol Air France.

Ils devront faire la lumière sur un large éventail de questions, concernant notamment des points techniques, comme la perte de données concernant la vitesse et l'altitude lors du vol ou le givrage des sondes Pitot, mais aussi l'attitude de l'équipage face aux incidents et la formation dont ils avaient bénéficié pour réagir à de telles situations.

La troisième expertise depuis le crash

Un premier rapport d'expertise judiciaire avait été présenté en 2012, et détaillait un grand nombre de facteurs qui avaient contribué au crash, entre la météo, les défaillances techniques et les erreurs humaines. Il évoquait notamment le givrage des sondes Pitot, qui servent à mesurer la vitesse de l'avion, le manque de suivi d'incidents précédents liés à ces sondes, et le déficit d'information des pilotes face à ce problème. Ce givrage des sondes a conduit à une incohérence des mesures de vitesse de l'Airbus A330, qui s'était abîmé dans l'océan Atlantique.

Airbus avait sollicité une première contre-expertise, conclue en 2014, qui insistait sur la "réaction inappropriée de l'équipage", et dédouanait largement le constructeur aérien. Attaquée sur le fond comme sur la forme par Air France et les associations de victimes, cette contre-expertise avait été annulée par la justice en 2015, pour un motif administratif. Alors que les précédents juges d'instruction avaient indiqué la fin de leurs investigations, le dossier avait été confié au pôle accidents collectifs du parquet de Paris, créé fin 2014.

Les familles espèrent un procès bientôt

"On a le sentiment que les juges d'instruction ont bien pris connaissance du dossier, compte tenu de toutes les questions posées", se félicite auprès de franceinfo Danièle Lamy, présidente de la principale association de victimes, Entraide et solidarité AF447. Elle espère avant tout que le procès d'Airbus et Air France, mis en examen pour homicides involontaires dans cette affaire, sera organisé rapidement. "Si cette contre-expertise permet de connaître les causes de l'accident, très bien. Mais il ne faut pas qu'elle dure plus de six mois."

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