Emeutes après la mort de Nahel : la justice valide l'interdiction de la marche en mémoire d'Adama Traoré, l'organisatrice déplace le rassemblement
La marche pour Adama Traoré n'aura pas lieu, pour la première fois depuis sept ans. Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a validé, vendredi 7 juin, l'interdiction de cet évènement prévu samedi à Persan et à Beaumont-sur-Oise, en hommage à cet homme noir de 24 ans mort lors d'une interpellation en 2016. La préfecture du Val-d'Oise avait pris cette décision, la veille, au regard du contexte des émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué lors d'un contrôle de police à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Le comité Adama, emmené par sa sœur Assa Traoré, avait déposé un référé pour contester cette interdiction devant la justice administrative. "Depuis sept ans, après chaque marche, la préfecture se dit satisfaite de la manière dont le comité Adama gère l'événement. Pourquoi cette défiance aujourd'hui ?" s'était interrogé le comité Adama avant l'annonce de l'interdiction.
La justice évoque un "risque de trouble à l'ordre public"
A la mi-journée, jeudi, la préfecture avait annoncé "envisager" l'interdiction de l'événement en arguant de possibles "troubles graves à l'ordre public" avec la venue d'"éléments perturbateurs" à cette manifestation, à laquelle était susceptible d'assister la mère de Nahel.
Vendredi soir, le tribunal administratif a estimé que, "bien que les violences aient diminué ces derniers jours, leur caractère extrêmement récent ne permet de présumer que tout risque de trouble à l'ordre public ait disparu". Dans la foulée, la préfecture a demandé au comité Adama "de bien vouloir respecter cette décision de justice et d'appeler publiquement à ne pas se rendre sur les lieux".
En fin de soirée vendredi, Assa Traoré, sœur d'Adama Traoré et membre du Comité Adama, a annoncé son intention de maintenir la manifestation, tout en déplaçant le lieu de rendez-vous, désormais fixé sur la place de la République, à Paris, à 15 heures.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.