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La justice refuse d'ordonner une troisième autopsie d'Adama Traoré, mort lors de son interpellation

Après les résultats de la contre-expertise, la famille d'Adama Traoré réclamait une troisième autopsie du corps du jeune homme, mort lors de son interpellation dans le Val-d'Oise, le 19 juillet. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une marche blanche à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) en mémoire d'Adama Traoré, le 22 juillet 2016.  (LUCAS ARLAND / CITIZENSIDE / AFP)

La justice refuse d'ordonner une troisième autopsie d'Adama Traoré, annonce vendredi 29 juillet le procureur à République de Pontoise. La mort de ce jeune homme de 24 ans, le 19 juillet, lors de son interpellation par la police dans le Val-d'Oise, avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes voisines.

"Manifestement les actes demandés n'étaient pas de nature à apporter des éléments de réponse" supplémentaires sur les raisons du décès du jeune homme de 24 ans, déclare le procureur. Des prélèvements réalisés sur le cœur d'Adama Traoré ont montré qu'il avait une "pathologie cardiaque", qui "est potentiellement la cause directe" de sa mort, ajoute-t-il, rappelant que d'autres analyses sont en cours.

Le procureur de la République avait indiqué, jeudi 28 juillet, que la contre-autopsie du corps d'Adama Traoré n'a mis en évidence "aucune trace de violences". Selon le procureur, "l'explication de la cause du décès ne pourra être apportée qu'avec l'ensemble des analyses (bactériologie, toxicologie, anatomopathologie)", dont les résultats sont attendus "dans le courant du mois d'août". 

"Découvrir la vérité"

"Lorsque les secours sont intervenus, la température du jeune homme était très élevée, et c'était un jour de canicule", a rappelé le procureur. Depuis la mort d'Adama Traoré, sa famille accuse les gendarmes de "bavure". Le procureur de Pontoise avait d'abord indiqué, à la lumière du rapport préliminaire d'autopsie, qu'Adama Traoré souffrait d'"une infection très grave", "touchant plusieurs organes". Mais le rapport définitif n'avait pas permis au médecin de se prononcer sur les causes exactes de la mort. La justice avait alors accédé à la demande de la famille de réaliser une contre-expertise.

L'avocat de la famille, Frédéric Zajac, s'est étonné que cette contre-expertise, effectuée mardi à l'Institut médico-légal de Paris par un collège de trois experts, "n'ait constaté aucune infection" alors que la première autopsie avait mis en lumière "une grave infection touchant les poumons, le foie et la trachée""Le problème, c'est que ce jeune homme de 24 ans est mort d'un syndrome d'asphyxie, dont les experts ne peuvent pas déterminer les mécanismes", a-t-il assuré, exigeant de "découvrir la vérité".

"D'abord une crise cardiaque, après, une infection et maintenant une asphyxie... Que nous cache-t-on ? Que s'est-il passé ? Depuis le début, les jeunes du quartier évoquent une interpellation qui s'est déroulée de manière violente", ont réagi les proches du jeune homme dans un communiqué, après les résultats de la contre-expertise. 

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