Conseil national de la refondation "post-émeutes" : le maire de Grigny entre "colère" et "sentiment de mépris" après le report du Comité interministériel des villes
Le Comité interministériel des villes devait avoir lieu le lundi 9 octobre, mais il a été reporté. "Je suis encore étonné de ce report parce que nous avions tendu la main au gouvernement pour travailler sur ce Comité interministériel des villes. Soudainement, du jour au lendemain, certains se trouvent convoqués à un CNR que personne n'avait vu venir", a expliqué Philippe Rio, maire de Grigny, en Essonne, sur franceinfo jeudi 5 octobre.
Un conseil national de la refondation (CNR) va en effet avoir lieu dans l'après-midi, jeudi 5 octobre, sous l'égide de la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de "partager le diagnostic et les pistes de réflexion" sur les émeutes qui ont secoué la France, fin juin-début juillet. "Le choc des calendriers nous interroge beaucoup. On est pris entre la colère, un sentiment de mépris, d'indifférence, quand bien même la question post-émeutes est extrêmement intéressante à travailler, mais du jour au lendemain, changer le programme n'est pas très bon signe", a-t-il estimé sur franceinfo.
"Qu'on regarde les conséquences des émeutes, c'est très bien, mais la question de la doctrine policière n'est pas sur la table des discussions", a regretté Philippe Rio. De nombreuses problématiques devaient être abordées lors du Comité interministériel des villes, tant sur le plan du logement que de l'école ou des discriminations. "Il faut avancer sur tous les sujets. Mais la question principale que nous n'abordons pas, que notre société n'ose pas aborder, c'est la question de la doctrine policière", a insisté Philippe Rio
"Qu'on regarde les conséquences des émeutes, c'est très bien, mais regardons la cause"
Philippe Rio, maire de Grignyà franceinfo
C'est aussi le cas de "la question de la formation, mais aussi des salaires des fonctionnaires de police [qui] sont des choses qui doivent être sur la table". Il faut de la "réhumanisation" dans notre société, a-t-il plaidé. Élisabeth Borne présentera "d'ici fin octobre" les réponses du gouvernement aux émeutes devant 500 maires des villes les plus touchées.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.