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Reportage Emeutes : "Il faut être présent, sinon on n’est pas parents", l’appel à la responsabilité lancé par Emmanuel Macron trouve de l'écho chez les parents

Emmanuel Macron appelle les parents à garder leurs enfants à la maison alors qu'une partie des auteurs des violences qui ont suivi la mort de Nahel ces derniers jours sont très jeunes, des adolescents. Et sur le principe, tout le monde semble d'accord à la sortie d'une école de Malakoff.
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des collégiens dans la rue (illustration). (MAXPPP)

Les violences de ces derniers jours dans ce quartier populaire de Malakoff dans les Hauts-de-Seine, tout le monde les a constatées. "Je n’ai pas bien dormi", confie une enfant. "Des feux d’artifice et ils brûlent les poubelles", raconte une autre, surexcitée. "On se lève toutes les dix minutes. On les entend, ils crient en plus ! On ne pas dormir en paix. On a très peur", finit-elle par souffler. 

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Ces exactions mettent en colère Delphine. Cette mère de famille cache sa voiture chaque soir, par peur de la retrouver brûlée le lendemain matin. Oui, selon elle, c'est aux parents de gérer leurs adolescents. Elle considère comme "tout à fait logique de garder ses enfants à la maison. C’est la responsabilité de chacun", déclare-t-elle, faisant écho aux paroles d’Emmanuel Macron.

"J’ai une gamine de 17 ans. Elle est surveillée. Si je l’autorise à sortir, c’est jusqu’à une certaine heure. Elle rentre et si elle n’est pas là, je vais la chercher."

Delphine

à franceinfo

"L’éducation n’est pas facile, oui, c’est sûr, concède-t-elle. Oui, il faut répéter, oui il faut sévir, oui il faut être là, il faut être présent sinon on n’est pas parents". Sur le principe, tout le monde est d'accord sur ce rôle mais parfois, c'est plus difficile à dire qu'à faire. "Ce n’est pas facile, surtout quand la mère est toute seule, observe Caroline qui gère ses deux enfants, un à l'école, l'autre au collège. Pour autant, elle impose ses règles : "J’ai un ado mais je le mets au KO, explique-t-elle en plaisantant. C’est-à-dire que je lui donne des instructions. Déjà, il ne sort pas le soir. C’est 19 heures, pas plus loin. Ce n’est pas simple mais la vie n’est pas facile. Donc il faut mettre des limites". 

Sortir le soir et se balader en bande "est devenu normal"

Sortir le soir et se balader en bande "est devenu normal"

Assis au parc où ses deux enfants jouent, Max constate également cette difficulté de certaines familles. "Avec toute cette violence qui s’amplifie ces derniers temps dans les quartiers surtout, je pense que les parents sont de plus en plus débordés, livre-t-il. Les enfants jouent seuls en bas, ils se baladent en bande. C’est devenu normal et je pense que c’est ça aussi le problème".

Les parents récupèrent leurs enfants à la sortie. La fête de l’école a été annulée au dernier moment comme dans de nombreuses autres villes. "Je ne savais pas. Je viens juste de l’apprendre", nous explique Caroline qui avait apporté des boissons. Elle se dit bien sûr "déçue, surtout pour les petits. Mais il vaut mieux être en sécurité", convient-elle. Dans les rues ici, on voit des traces de voitures brûlées. Les enseignants ont tout de même organisé une petite fête, vendredi après-midi sur le temps scolaire, du coup sans les parents.

Garder les enfants à la maison est "tout à fait logique", estiment des parents interrogés à la sortie d'une école - Reportage de Noémie Bonnin.

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