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Violences urbaines : "Pour le gouvernement, c'est toujours la faute des autres", dénonce Manuel Bompard

Une semaine après la mort à Nanterre de Nahel, ce jeune de 17 ans tué par un policier, Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône estime ce mardi qu'il "faut une réforme en profondeur, de la cave au grenier, de la police nationale".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Manuel Bompard, député La France insoumise des Bouches-du-Rhône, était l'invité de franceinfo le 4 juillet 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Pour le gouvernement, c'est toujours la faute des autres, jamais de sa faute", assène le coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, mardi 4 juillet sur franceinfo. "C'est la faute de La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon, des jeux vidéo, des parents dans les quartiers populaires", énumère-t-il. Or, "quelle est sa responsabilité, au gouvernement ? C'est de prendre la parole, c'est de dire 'cet acte qui a été commis nous émeut et on va faire en sorte que ça ne puisse plus se reproduire'".

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Le député des Bouches-du-Rhône répond plus particulièrement aux réprobations qui ont suivi un tweet de Jean-Luc Mélenchon, mercredi 28 juin. "Les chiens de garde nous ordonnent d'appeler au calme. Nous appelons à la justice", a déclaré le chef de file de LFI. Manuel Bompard retourne la critique, après un communiqué des syndicats Alliance et Unsa-police dans lequel ils se déclarent "en guerre" et appellent au "combat" contre les "nuisibles" et les "hordes sauvages" impliqués dans les émeutes après la mort de Nahel.

"Je considère que ce communiqué est un communiqué dramatique extrêmement grave et j'attendais du ministre de l'Intérieur, M. Darmanin, qu'il dise clairement que ce n'était pas acceptable", dénonce-t-il. Le gouvernement ne fait "aucune proposition pour essayer de faire en sorte que ce qui s'est passé la semaine dernière ne se reproduise pas", déplore-t-il aussi. "Il faut remplacer la loi de 2017" modifiant les règles d'usage de l'arme de service des policiers, plaide-t-il entre autres.

Ce fidèle de Jean-Luc Mélenchon ne décolère pas contre l'exécutif, coupable selon lui d'inaction. "Vous savez pourquoi ? Parce que les syndicats de police, et notamment le syndicat de police Alliance qui représente plus de 50 % aux dernières élections [professionnelles], tient le gouvernement, que le gouvernement ne veut pas l'affronter", avance-t-il.

Si Élisabeth Borne a admis que cette crise soulève "de nombreuses questions", elle a renvoyé la réponse politique à plus tard. "On aura l'occasion de se revoir, de poursuivre et d'approfondir ces sujets", a déclaré la Première ministre lundi, après avoir reçu l'ensemble des groupes politiques à Matignon.

Or, pour Manuel Bompard, le temps presse. Pour lui, "il faut une réforme en profondeur, de la cave au grenier, de la police nationale". Comme son mentor, Jean-Luc Mélenchon, il affirme que "la police tue". "C’est une réalité", souligne-t-il, tout en précisant qu'il "met en cause la police comme système, pas l’ensemble des individus qui y travaillent".

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