Affaire Bettencourt/"espionnage" de journalistes : la contre-attaque des magistrats

Il existe désormais deux versions du mille-feuilles : la pâtissière, dont on peut se régaler au dessert, et la judiciaire, autrement appelée affaire Bettencourt. Attention, celle-là risque de provoquer l'indigestion.

D'autant plus que les magistrats de Nanterre viennent de rajouter une couche de plainte. C'est dans le volet “fadettes” qu'on la trouvera. Autrement dit, il s'agit de l'espionnage présumé de journalistes du Monde enquêtant sur l'affaire Bettencourt. Le parquet de Nanterre, sous la houlette du procureur Philippe Courroye, est accusé par le quotidien du soir d'avoir fait éplucher leurs factures détaillées, les fameuses “fadettes”, pour trouver leurs sources. Un délit, puisque les sources des journalistes sont protégées par la loi.

La vice-procureure de Nanterre estime que cette mise en cause est injustifiée. Elle a donc déposé plainte ce matin auprès du parquet de Paris contre Le Monde, pour dénonciation calomnieuse. Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye devrait suivre la même voie. Il est convoqué dans cette affaire en vue d'une éventuelle mise en examen. Et le jeu des attaques judiciaires croisées ne s'arrête pas là, puisque le procureur va lancer une action pour demander l'annulation de la procédure qui le vise. Parades et ripostes, ou l'affaire Bettencourt et ses suites, comme une leçon d'escrime appliquée à la justice.