Soumission chimique : "On peut tous être témoins", prévient la députée Sandrine Josso, qui espère "une prise de conscience générale"
"Il y a une prise de conscience générale". La députée Sandrine Josso s'est réjouie de l'écho du procès des viols de Mazan dans la société, dans le "20 heures" de France 2, mardi 15 octobre. Elle espère que cette affaire aidera à prévenir les tentatives de soumission chimique. "On peut tous être témoins de ça. Peut-être que des gens nous regardent ce soir et ils sont témoins", interpelle l'élue.
Les personnes droguées à leur insu vivent souvent une errance thérapeutique, explique Sandrine Josso, marraine et porte-parole de l'association créée par une des filles de Gisèle Pelicot, M'endors pas. "Pendant dix années, Gisèle a vécu avec des trous de mémoire, un sommeil très lourd", du fait des médicaments que son mari Dominique Pelicot a reconnu lui avoir administrés pour permettre à d'autres hommes de la violer.
"Dans 80% des cas, ça arrive dans la sphère privée. (...) Il faut savoir que, dans 90% des cas, les agressions sont faites par quelqu'un qu'on connaît, et c'est ça qui est terrible", ajoute Sandrine Josso.
Une plateforme d'écoute
Elle-même a accusé le sénateur Joël Guerriau de l'avoir droguée à son domicile, le 14 novembre 2023. L'élu a été mis en examen pour "administration d'une substance" afin de commettre "un viol ou une agression sexuelle", et placé sous contrôle judiciaire. "J'étais comme tous les Français, je pensais que ça n'arrivait que dans les bars ou dans les boîtes de nuit", se souvient la députée.
Le gouvernement de Michel Barnier a confirmé mardi la relance d'une mission sur la soumission chimique, créée en avril par l'exécutif précédent et interrompue par la dissolution. Sa conduite a été confiée à nouveau à la sénatrice RDSE Véronique Guillotin et à Sandrine Josso. Cette dernière espère qu'elle permettra d'améliorer "la prévention".
Elle explique travailler, avec l'association M'endors pas, à l'élaboration d'un kit de détection accessible en pharmacie pour les personnes qui penseraient avoir été victimes de soumission chimique, afin de "faciliter l'accès à la preuve". Sandrine Josso renvoie également vers le Crafs, une plateforme créée par des toxicologues, qui conseille les victimes via un numéro dédié (le 01 40 05 42 70).
Interrogée au sujet de Joël Guerriau, la députée l'appelle à quitter son siège au Sénat. "Ce que me disent les citoyens, c'est qu'ils ne comprennent pas pourquoi un sénateur qui avait de la drogue chez lui est toujours aujourd'hui avec son mandat. Il est payé à ne rien faire chez lui, et il garde en plus sa Légion d'honneur", déplore-t-elle.
Regardez l'intégralité de l'interview dans la vidéo ci-dessus.
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