Affaire Grégory : "C’est un long naufrage judiciaire" dénonce l’avocat de Murielle Bolle
Les mises en examen des époux Jacob et de Murielle Bolle ont été annulées mercredi à cause de "points de procédure". "Ce dossier est une machine infernale qui n'a plus aucun rapport avec la vérité", regrette Me Teissonnière.
C'est un rebondissement de plus dans l’enquête sur la mort du petit Grégory, retrouvé dans la Vologne (Vosges) en 1984 : mercredi 16 mai les mises en examen des époux Jacob et de Murielle Bolle ont été annulées pour "des points de procédure et non pas sur des éléments touchant au fond du dossier" a indiqué le parquet général. "Après examen et analyse juridique détaillée de la motivation retenue par la chambre de l'instruction", le parquet général "avisera sur les éventuelles suites procédurales à donner à l'arrêt rendu ce soir", précise encore le communiqué.
"Désaveu pour l’enquête"
Les mises en examen "sont annulées pour un problème formel, de compétence de la juge", a indiqué mecredi à franceinfo Frédéric Berna, l'un des avocats de Jacqueline Jacob. La juge d'instruction Claire Barbier "a décidé seule de la mise en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob, alors qu'en réalité ce pouvoir appartient à la juridiction collégiale de la chambre de l'instruction", a t-il expliqué sur franceinfo. "C'est un problème de pure forme. Néanmoins, il est très révélateur dans ce dossier puisque la défense martèle que tant sur le fond que sur la forme cette réouverture d'information est faite de manière erratique", ajoute l'avocat de Jacqueline Jacob. "C'est un désaveu pour l'enquête, souligne-t-il, se rendre compte aujourd'hui qu'on est capable de commettre des erreurs de procédure de cette nature, c'est effarant."
"Coup de force judiciaire"
L’avocat de Murielle Bole, Me Jean-Paul Terissonnière, enfonce le clou : "L'annulation de la mise en examen, c'est aussi la condamnation de ce qui s'est passé il y a un an" estime l'avocat, pour qui la mise en examen et le placement en détention provisoire de Murielle Bolle en juin dernier constituent un "coup de force judiciaire". "Ce dossier est une machine infernale qui n'a plus aucun rapport avec la vérité", regrette Jean-Paul Teissonnière qui dénonce "33 ans d'échecs, d'errements, de décisions catastrophiques". "L'arrêt rendu ce matin par la cour d'appel de Dijon va dans le bon sens. Enfin on commence à rétablir un certain nombre d'éléments irréguliers", s'est aussi félicité l'avocat de Murielle Bolle.
Je n'ai jamais vu 33 ans d'acharnement à l'égard de quelqu'un dont on sait pertinemment qu'il est innoncent
Me Jean-Paul Teissonnièreà franceinfo
De son côté, Stéphane Giuranna, l'avocat de Marcel Jacob appelle "la chambre de l'instruction à travailler avec calme, sagesse, sérénité, et à ne pas tenter de remettre en examen Marcel et Jacqueline Jacob". Le conseil du grand-oncle du petit Grégory rappelle que "si rien n'empêche" cette mise en examen, "rien ne l'oblige". Et il affirme : "Marcel et Jacqueline Jacob n'ont plus rien à faire dans ce dossier", car "ils ont prouvé qu'ils sont innocents" et ont un "alibi en béton".
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