Procès Merah : vif échange sur France Inter entre Eric Dupond-Moretti et Nicolas Demorand
Le journaliste Nicolas Demorand et l'avocat Eric Dupond-Moretti se sont affrontés vendredi sur France Inter.
La cour d'assises spéciale de Paris a condamné jeudi 2 novembre Abdelkader Merah à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Elle l'a toutefois acquitté du chef de complicité des sept assassinats perpétrés en mars 2012 par son frère Mohamed.
Le procès a donné lieu à de vives critiques des familles des victimes à l'égard de l'avocat d'Abdelkader Merah, Eric Dupond-Moretti et de ses confrères. Ces reproches lui sont "insupportables" a-t-il témoigné sur France Inter. Une remarque à l'origine d'un échange assez vif avec le journaliste Nicolas Demorand qui a jugé certaines de ses remarques "obscènes." Il lui a notamment reproché d'évoquer la peine de la mère de l'accusé, face aux familles des victimes. L'avocat a répondu :
Le chagrin des victimes ne peut pas être confiscatoire. Une mère, même si elle met au monde un enfant qui est le dernier des derniers, peut avoir de la peine. Et que vous ne compreniez pas cela m'étonne beaucoup. Ce qui est obscène, c'est de dénier à cette femme le fait qu'elle soit une mère. Ce n'est pas une vache qui a vêlé, Monsieur !
Éric Dupond-Morettià France Inter
Pour Eric Dupond-Moretti, seules les familles des victimes sont légitimes à éprouver cette obscénité : "Parce que eux ont tous les droits, ils sont dans le chagrin. Vous, vous êtes un commentateur, a-t-il lancé au journaliste (...) Que les victimes ne comprennent même pas qu'Abdelkader Merah puisse être défendu, j'en accepte l'augure. Et d'ailleurs, j'ai dit en plaidant que je savais par avance que tous les mots que je prononcerais pour lui seraient une blessure pour les victimes. Mais pas vous, Monsieur. Demorand, pas vous."
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