Affaire Merah : une enquête ouverte après des plaintes contre la DCRI
La famille d'un caporal tué à Montauban en mars 2012 a déposé trois plaintes, pour homicides involontaires, mise en danger de la vie d'autrui et non-empêchement de crime.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après des plaintes de proches d'une victime de Mohamed Merah, qui reprochent au renseignement intérieur de ne pas avoir su empêcher les crimes du "tueur au scooter", a indiqué une source judiciaire, lundi 18 février. Plusieurs membres de la famille du caporal Abel Chennouf, assassiné le 15 mars 2012 à Montauban, ont déposé trois plaintes en mai et en octobre, pour homicides involontaires, mise en danger de la vie d'autrui ou encore non-empêchement de crime.
Ces plaintes visaient notamment la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), son ancien patron Bernard Squarcini et l'ex-président Nicolas Sarkozy. L'enquête ouverte par le parquet de Paris a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices".
Fiche de surveillance désactivée
Dans un rapport rendu public à l'automne, l'IGPN avait pointé des "défaillances objectives" dans la surveillance de Mohamed Merah avant les tueries, notamment une mauvaise évaluation par le Renseignement de sa dangerosité.
Alors que Merah était connu depuis 2006 comme gravitant autour de la mouvance salafiste toulousaine, sa fiche de surveillance avait été désactivée en 2010 de manière "inopportune". Contrôlé en Afghanistan en 2010, il a de nouveau été l'objet de l'intérêt des Renseignements intérieurs, mais son "debriefing", le 14 novembre 2011, a été improductif, selon le rapport. Mohamed Merah n'a plus été surveillé à partir de janvier 2012.
Cette enquête préliminaire est distincte des investigations conduites par trois juges antiterroristes qui tentent de déterminer les éventuelles complicités dont a bénéficié Mohamed Merah. Son frère Abdelkader est la seule personne mise en examen et écrouée dans cette instruction. Plusieurs enquêtes sont par ailleurs en cours sur des violations du secret de l'instruction.
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