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La vidéo filmée par Merah montre la résistance du militaire Imad Ibn Ziaten

Les rapports d'expertise dévoilent le contenu des vidéos filmées par le tueur au scooter en mars 2012 lorsqu'il a commis ses crimes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'une des rares images de Mohamed Merah, le tueur de Toulouse. (FRANCE 2)

"Je ne me mettrai pas à plat ventre. Tu dégages. Je ne me mettrai pas à plat ventre, je reste (...) Tu vas tirer ? Vas-y, ben tire." Ce sont les derniers mots d'Imad Ibn Ziaten, l'une des sept personnes tuées par Mohamed Merah. Selon les rapports d'expertise consultés par l'AFP jeudi 16 janvier, les vidéos filmées par le "tueur au scooter", révèlent notamment que ce dernier n'était pas seul lorsqu'il a assassiné le militaire, à Toulouse le 11 mars 2013.

Francetv info revient sur l'échange qui a précédé le meurtre :

"C'est un pote à toi ?" "Hein ? C'est mon frère."

Dirigée sur le guidon du scooter de Mohamed Merah, la caméra montre son arrivée au rendez-vous qu'il a fixé à Imad Ibn Ziaten, prétendument pour lui acheter sa moto. "Allo ? T'es là pour la moto ?", demande Merah au militaire qui vient de se garer. Après un bref échange, le parachutiste semble alors s'interroger sur quelqu'un. "C'est un pote à toi ?" "Hein ? C'est mon frère", répond Merah. "Ah, OK", dit Imad. La suite du dialogue est confuse, rapporte l'AFP, et hormis Mohamed Merah et Imad Ibn Ziaten, personne d'autre n'apparaît dans la vidéo. 

Ainsi, des sources proches de l'enquête se montrent très prudentes quant à l'interprétation à donner à cet échange entre le tueur et sa victime. D'autant que des témoignages versés au dossier affirment qu'Abdelkader Merah, frère de Mohamed et longtemps soupçonné d'avoir aidé le terroriste, jouait au football à la même heure, précise l'agence.

"Je ne me mettrai pas à plat ventre"

Les images montrent enfin Mohamed Merah insister pour obtenir des détails sur son interlocuteur : "T'es à l'armée, t'es militaire"? demande-t-il à plusieurs reprises à Imad Ibn Ziaten. Les questions de Merah sont "accompagnées d'un bruit de 'clic'", notent les enquêteurs, toujours cités par l'AFP. 

Quelques instants après, le tueur s'apprête à passer à l'acte, mais rencontre la résistance du militaire : "Mets-toi à plat ventre ! Je rigole pas, mets-toi à plat ventre", ordonne Merah en sortant une arme. Il la montre à sa victime puis l'insère dans un sac avant de la pointer sur Imad Ibn Ziaten. "Tu ranges ça tout de suite", réagit la victime, qui ajoute : "Je ne me mettrai pas à plat ventre. Tu dégages. Je ne me mettrai pas à plat ventre, je reste". Merah réitère son ordre, le militaire lui fait front: "Tu vas tirer ? Vas-y, ben tire." C'est là qu'une détonation retentit et que la victime s'écroule. "Au nom d'Allah est grand", dit plusieurs fois Merah en réarmant son arme.

En ramassant la douille, il lance à sa victime qui gît : "C'est ça l'islam, mon frère : tu tues mes frères, moi je te tue, indique l'agence. Il a rejoint l'ange de la mort, je n'ai pas peur de la mort."

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