Cet article date de plus de douze ans.

Arnaque : quand des pêches d'Espagne se transforment en pêches de France

Dans le Roussillon, certains acteurs indélicats de la filière fruitière font passer des pêches d'Espagne pour des pêches de France, selon une information révélée par France Bleu Roussillon. Un tour de passe-passe qui permet de gagner 30 à 40% sur une cagette. La pratique est assez répandue pour inquiéter les professionnels, et quelques affaires ont été portées en justice.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Elle est ronde, sa peau est soyeuse et sa chair juteuse. Lorsqu'elle arrive dans les bacs des marchands de fruits et légumes, c'est un signe que l'été approche. Mais saurez-vous reconnaître une pêche d'Espagne d'une pêche de France ? C'est d'autant plus difficile que certains acteurs de la filière fruitière brouillent volontairement les cartes, avec un joli bénéfice à la clé.

L'arnaque, révélée par France Bleu Roussillon, consiste à transférer les fruits venus d'Espagne dans des cagettes de fruits étiquetées “pêches de France”. L'opération s'avère aussi juteuse que les fruits, puisque la pêche d'Espagne est vendue 30 à 40% moins chère que sa cousine française. Et c'est autant qui se retrouve dans la poche du fruitier indélicat.

Des témoins, saisonniers, racontent comment certains producteurs reçoivent les cagettes espagnoles et demandent à leurs salariés de transférer à toute vitesse les pêches dans des cagettes françaises.

Ces pratiques, qui restent minoritaires, sont assez répandues pour que des producteurs du Roussillon, de la région PACA et de la vallée du Rhône se regroupent au sein d'une association, “SOS vergers d'ici”, qui a déjà été reçue au ministère de l'Agriculture. “C'est un problème qui est connu de tout le monde, qui n'est pas ressorti au niveau national”, dénonce son président, Patrick Vulpian, arboriculteur dans les Bouches-du-Rhône, “C'est écœurant pour ceux qui ne le font pas. Quand vous avez juste à changer une étiquette ou un emballage et que vous gagnez 30 à 40 centimes, avec les tonnages dont on parle, ça peut faire vite des sommes importantes”, s'insurge-t-il.

La répression des fraudes fait aussi la chasse aux contrevenants. Quelques affaires ont été traduites en justice l'an dernier, et sont actuellement en cours d'instruction.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.