Attaque au couteau à la gare de Lyon : des vidéos TikTok du suspect scrutées par les enquêteurs
La garde à vue du suspect dans l'attaque à la gare de Lyon de Paris qui a lieu samedi 3 février est toujours en cours, après avoir été levée quelques heures en raison de son état psychiatrique. Les enquêteurs tentent toujours de comprendre les raisons de ce geste qui a eu lieu un peu avant 8h, quand cet homme de nationalité malienne de 32 ans s'en est pris à des passants, armé d'un couteau et d'un marteau, blessant trois personnes, dont une grièvement.
"Des premiers éléments, restant à confirmer, révéleraient que le mis en cause aurait d’abord mis le feu à son sac à dos, avant de saisir un couteau et marteau et tenter de porter des coups à l’encontre d’une passante qui parvenait à les éviter", explique le parquet. "Trois passants se seraient interposés. Ils étaient blessés par des coups de couteau et de marteau. Les victimes étaient hospitalisées, pour l’une d’elles, de sexe masculin, le pronostic vital était engagé suite à une blessure au niveau de l’abdomen".
"Rengaine post-coloniale et conspirationniste"
Parmi les pistes étudiées, les autorités se penchent notamment sur les nombreuses vidéos au ton menaçant à l'égard de la France postées sur le réseau social TikTok, ces derniers mois. Son compte a très vite été suspendu, mais les enquêteurs ont réussi à authentifier ces vidéos où il apparaît avec des lunettes, barbu et cheveux ras. Selon une source proche du dossier, l'individu, sur ces vidéos, semble en vouloir à l'Occident et plus précisément à la France et sa politique en Afrique. Sur l'une des vidéos, datée du 2 décembre 2023, l'auteur du compte écrit : "R.I.P. dans trois mois, qu'Allah m'accueille dans son paradis". Il s'agit d’une "rengaine post-coloniale et conspirationniste avec peu de cohérence vu son état psychotique", explique une source proche du dossier.
Sa garde à vue avait été interrompue samedi soir, car l'examen de comportement avait révélé "un état psychiatrique incompatible avec la mesure de contrainte". L'homme avait alors été emmené à l'infirmerie psychiatrique de le préfecture de police de Paris où un expert psychiatre a tenté d'évaluer ses motivations et s'il avait toute sa tête au moment des faits.
Concernant les éléments de personnalité, Laurent Nunez déclare que le suspect "souffre manifestement de troubles psychiatriques", puisque, selon le préfet de police de Paris, il en a "spontanément" fait état aux enquêteurs. D'ailleurs, "un certain nombre de médicaments qui attestent qu'il est effectivement sous traitement" ont été retrouvés sur lui, affirme Laurent Nunez. Selon les informations de franceinfo, cet homme, SDF, ne portait pas de signes religieux sur lui et n'a pas crié pendant l'attaque. "Il n'y a pas d'éléments qui laisse à penser que ce puisse être un acte terroriste", a précisé Laurent Nunez.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.