Musée-Mémorial du terrorisme maintenu : "Une bonne nouvelle" pour les victimes, estime l'historien Henry Rousso
"C'est une bonne nouvelle, une bonne nouvelle pour les victimes du terrorisme, surtout en ce jour si particulier et commémoratif", salue mardi 7 janvier sur franceinfo Henry Rousso, historien, président de la mission de préfiguration du Musée-Mémorial du terrorisme. Il réagit à la décision d'Emmanuel Macron de maintenir le projet de Musée-Mémorial du terrorisme près de Paris, menacé d'abandon par le gouvernement de Michel Barnier, selon une information de franceinfo.
"En ce jour, les victimes sont respectées, la parole de l'État est respectée, c'est cela qui est essentiel", se réjouit l'historien, rappelant que le projet était un projet du président. "Je suis heureux que la raison a repris ses droits, parce qu'après plusieurs semaines de mobilisation et de discussion, je n'ai toujours pas bien compris les raisons pour lesquelles ce projet de musée avait été abandonné", poursuit Henry Rousso, évoquant "des questions budgétaires" avancées par le précédent gouvernement, sans examen préalable et sans même savoir ce qu'il y avait dans ce futur Musée-Mémorial.
"Un lieu d'histoire, de transmission, d'explications et de sensibilisation"
Selon lui, "enlever la dimension muséale du projet c'était fragiliser un édifice qui avait toute sa logique", d'autant que, pour l'historien, ce qui intéressait les victimes – au cœur de ce projet – "ce n'était pas tant le mémorial, pas tant le monument aux morts, mais le musée, un lieu d'histoire, de transmission, d'explications et de sensibilisation". Le musée-mémorial doit couvrir "50 ans d'histoire du terrorisme en France et dans le monde, la question des médias, des procès, des mobilisations", explique Henry Rousso. "C'est une des premières fois qu'une politique de mémoire avait cette cohérence, en s'attaquant à la fois à la question de la mémoire rendue, tout en offrant un lieu de compréhension et d'histoire, et ça, c'est très important", ajoute-t-il.
Parmi les objets qui doivent y être exposés, on retrouve des "scellés judiciaires et des dons des victimes" qui interviennent comme "une forme de partage de la souffrance", détaille le président de la mission de préfiguration du Musée-Mémorial du terrorisme. L'objectif est de "faire en sorte que ce qui a été vécu par les victimes directes puisse être partagé", explique-t-il, évoquant une "universalité de la souffrance et de la mémoire".
Selon Henry Rousso, "il est encore possible qu'il puisse être inauguré, en 2027, si l'opération reprend très vite", avec une "ouverture partielle" dans un premier temps. "En ce qui concerne l'ensemble du site et le musée ce ne sera probablement pas avant fin 2027 ou 2028", prévoit l'historien.
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