Un mois après les attentats, le patron de l'imprimerie de Dammartin regrette le manque de soutien financier de l'Etat
L'entreprise où s'étaient retranchés les frères Kouachi a été dévastée lors de l'assaut des forces de l'ordre. Elle a reçu le soutien des commerçants de la ville et bénéficié de fonds en urgence des assurances, mais pas de l'Etat, raconte son patron.
Presque un mois jour pour jour après les attentats, Michel Catalano sort de son silence. Le patron de l'imprimerie CTD de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), où s'étaient retranchés les frères Kouachi, évoque dans Le Parisien, vendredi 6 février, ses difficultés à relancer l'activité de l'entreprise.
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Les locaux ont été dévastés lors de l'assaut du Raid et du GIGN contre les terroristes. "Mon outil de production n'existant plus, il faut tout recommencer, explique Michel Catalano. Il faudra six à neuf mois pour refaire le bâtiment." En attendant, le chef d'entreprise raconte avoir trouvé d'autres locaux pour reprendre son travail, aidé par "des confrères" qui lui permettent d'utiliser leurs machines.
Des "cauchemars" encore bien présents
Dans cette épreuve, Michel Catalano a bénéficié du soutien des commerçants de Dammartin, qui ont récolté 90 000 euros pour son entreprise, en plus des 70 000 euros débloqués en urgence par les assurances.
La France entière s’est mobilisée. La France, c’est aussi ça. Et je suis fier d’être français.
Le patron regrette en revanche le manque d'aide des pouvoirs publics. "Aujourd'hui, j'ai un soutien moral, affirme-t-il. Mais je n'ai pas de soutien financier de l'Etat. On ne m'a rien donné. (...) Je suis surpris, c'est comme si l'entreprise avait connu un sinistre normal."
Au-delà de ces considérations matérielles et financières, Michel Catalano se remet difficilement des événements de janvier. "J'ai raté le rendez-vous avec la mort, confie-t-il. Je pensais que j'allais mourir. (...) Tout le temps passé avec [les frères Kouachi], j'avais chaque minute l'impression de gagner une minute de vie supplémentaire." Le chef d'entreprise refuse d'en parler davantage, évoquant les "cauchemars" encore trop présents dans son esprit.
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