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Après les attentats, une guirlande de cœurs accrochée devant la mosquée de Brest

Slimane Harrag, président de l'Association culturelle des musulmans de Brest, a découvert un message de solidarité dimanche matin. Contacté par francetv info, il raconte sa découverte.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La manifestation à Brest (Finistère) où des dizaines de milliers de personnes ont défilé pour la liberté le 11 janvier 2015. (MAXPPP)

"Dimanche matin [le 11 janvier] vers 6h30, à l'heure de la première prière, j'ai trouvé un fil sur lequel étaient accrochés plusieurs cœurs en papier de différentes tailles. Certains étaient plastifiés. Sur ces cœurs, il y avait écrit 'Partage ton cœur'. C'était un travail manuel, peut-être un travail d'enfant. A côté, il y avait une affiche plastifiée avec un message", raconte mardi 13 janvier Slimane Harrag.

Ce message de solidarité n'est pas signé, pas plus que les inscriptions sur la guirlande. "Aucune trace d'une association ou d'un comité, poursuit-il. Depuis, personne ne s'est manifesté." Slimane Harrag a fait cette découverte dimanche 11 janvier devant le portail de la mosquée de Brest (Finistère). En réalité, il s'agit plutôt d'une salle de prière au sein des locaux de l'Association culturelle des musulmans, situés à l'est du centre-ville, précise Slimane Harrag. Les locaux abritent aussi un centre culturel arabe.

"Je suis touché et ému par ce geste fort"

La présence de ces papiers fait parler. "Le dimanche matin, des cours d'arabe pour les enfants ont lieu. Des parents s'arrêtent pour regarder la guirlande de cœurs. Les passants aussi. Des échanges ont lieu dans la petite rue où nous sommes situés pendant la matinée", relate Slimane Harrag. L'après-midi, il est allé à la manifestation contre le terrorisme organisée à Brest, confie-t-il au Télégramme.

"Cela prouve qu'il y a toujours des gens intelligents, contrairement à ce qu'on entend dans les médias. Nous avons reçu un souvenir heureux. Une cinquantaine de lieux de culte musulmans ont reçu autre chose [plus d'une cinquantaine d'actes antimusulmans ont été dénombrés en France depuis l'attentat à Charlie Hebdo, lundi], ajoute-t-il. Je ne m'attendais pas à cela. Les fidèles non plus, ils avaient un peu peur après les attentats." A Corte (Haute-Corse), par exemple, une tête de sanglier et des viscères ont été découverts, accrochés à la porte d'une salle de prière musulmane.

Dimanche soir, Slimane Harrag a retiré les cœurs et les a rangés dans son bureau, celui du président de l'association depuis le 29 décembre 2013. Lui est arrivé en France en 1990. "Je suis touché et ému par ce geste fort. C'est un bon exemple pour nos enfants."

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