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Le tireur présumé voulait "venger la destruction de Notre-Dame" : ce qu'il faut retenir des derniers éléments de l'enquête sur l'attaque de la mosquée de Bayonne

Le procureur de la République de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), Marc Mariée, a donné mardi de nouveaux détails sur l'attaque de la mosquée de la ville.

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Le procureur de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), Marc Mariée, le 29 octobre 2019. (FRANCEINFO)

Un récit des faits, des précisions sur le mobile et des éléments sur le profil de Claude Sinké, le principal suspect... Le procureur de la République de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), Marc Mariée, a donné, mardi 29 octobre, de nouveaux détails sur l'attaque de la mosquée de la ville.

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Un assaillant déterminé et violent

Le procureur a livré un récit des faits glaçant, basé sur les témoignages des personnes présentes lors de l'attaque, dont Claude Sinké est suspecté d'être l'auteur. En arrivant aux abords de la mosquée, l'assaillant met en fuite une première personne, en le pointant avec son revolver. Il déverse ensuite de l'essence sur la porte de la mosquée, puis y met le feu. L'homme s'éloigne, déplace son véhicule et revient devant la mosquée. Il tire alors sur une première victime "qui était assise sur une chaise à l'extérieur" de l'édifice religieux, l'atteignant au thorax.

L'assaillant s'attaque ensuite à une deuxième personne, qui arrivait à bord de son véhicule et qui "avait assisté à la scène et tenté de s'extirper de la zone". Selon le récit du procureur, effectué au conditionnel, il rattrape le conducteur et ouvre le feu à travers la fenêtre, le blessant aux cervicales.

La voiture finit sa course sur le côté de la mosquée. "Le mis en cause se serait alors porté à la hauteur de celui-ci, l'aurait aspergé d'essence avant d'y mettre le feu, et ce alors que la victime était toujours à l'intérieur du véhicule", raconte le procureur. Un témoin a permis de sauver cet homme des flammes. Toujour selon Marc Mariée, Claude Sinké a mis en joue les policiers venus l'interpeller à son domicile de Saint-Martin-de-Seignanx (Landes), sans ouvrir le feu.

Un mobile complotiste

Devant les enquêteurs, Claude Sinké a avoué les incendies, mais "conteste avoir eu la volonté de tuer quiconque". L'ancien candidat du Front national aux départementales de 2015 a expliqué avoir voulu "venger la destruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en affirmant que l'incendie de cet édifice a été provoqué par les membres de la communauté musulmane".

Cette thèse complotiste, qui ne repose sur aucune réalité, avait été évoquée par certains responsables politiques à l'époque, comme Jean Messiha (Rassemblement national) ou Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).

Un état de santé psychique qui "interroge"

La question de l'état de santé de Claude Sinké reste posée. "L'ensemble de son audition interroge sur son état de santé psychique, de sorte qu'il est actuellement présenté à un médecin psychiatre afin d'être éclairé sur sa responsabilité pénale", a expliqué Marc Mariée.

Il a précisé que son parquet était en contact avec le parquet national antiterroriste, qui attend d'avoir plus d'éléments avant de décider s'il se saisit ou non de l'affaire.

Des "séquelles permanentes" pour les deux victimes

Le procureur a également donné des nouvelles de l'état de santé des deux septuagénaires blessés par balles par Claude Sinké. S'ils sont toujours hospitalisés, leur pronostic vital "n'est pas engagé", a-t-il indiqué. En revanche, "des séquelles fonctionnelles permanentes sont retenues pour chacune de ces victimes par le médecin qui les a examinées"

Une des victimes, âgée de 74 ans, a été touchée au cou, et s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Le deuxième homme, âgé de 78 ans, a été touché au thorax et au bras droit, et souffre d'une "contusion pulmonaire". Il s'est vu accorder 30 jours d'ITT, selon le procureur.

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