Attaque mortelle d'un fourgon dans l'Eure : le métier d'agent pénitentiaire "était pire qu'une vocation" pour Arnaud, témoigne le père d'une des victimes
"C'était pire qu'une vocation, il était à fond", a témoigné mercredi 15 mai au micro de France Bleu Normandie Dominique Garcia, le père d'Arnaud Garcia, l'agent pénitentiaire mort mardi à 35 ans dans l'attaque du fourgon pénitentiaire dans l'Eure. L'épouse d'Arnaud Garcia est enceinte de cinq mois. Le couple vivait à Blangy-le-Château, petite commune entre Lisieux et Pont-l'Évêque, dans le Calvados.
"Je suis très fier de lui, confie Dominique Garcia à France Bleu Normandie. Il a voulu rentrer dans l'équipe d'intervention des extractions judiciaires, ce que je faisais avant mais dans la gendarmerie, et ça lui plaisait." Il se souvient que quand son fils a su qu'il avait réussi le concours et qu'il s'est avéré que son épouse était enceinte, "il s'est dit : impeccable, il pourrait s'occuper de l'enfant qu'il attendait depuis huit ans".
Dominique Garcia, qui a passé 39 ans dans la gendarmerie évoque les "extractions, les périodes en milieu pénitentiaire" dont lui parlait son fils. "Il se plaisait. Il avait rencontré des très bons collègues avec qui il s'entendait très bien. Il était heureux de vivre." Arnaud Garcia "avait la chance d'avoir une femme agréable, de créer une famille". "Il habitait à côté de chez nous. C'est notre fils unique, donc je l'ai mis dans une bulle toute sa vie. Et la bulle a explosé", dit-il avec émotion.
La femme d'Arnaud Garcia "dévastée"
Dominique Garcia avait "perdu une fille" avant Arnaud. "C'était mon fils unique. On a consacré toute notre vie. Ma carrière de gendarme s'est faite par rapport à lui, pour les mutations." Après l'attaque de mardi, c'est "un coup d'arrêt asséné par des malfrats" qu'il ressent. Il avoue être "sous le coup de la colère". Arnaud Garcia "ne verra pas son bébé. On ne saura que dans dix jours si c'est un garçon ou une fille", précise son père.
La belle-fille de Dominique Garcia est "dévastée", dit encore l'ancien gendarme. "J'ai dû l'emmener chez le médecin, parce qu'elle est enceinte et elle refuse de manger, elle n'a pas faim. Je m'occupe de tout, je lui ai dit : t'inquiète pas, on est à deux". Dominique Garcia confie encore que son fils avait exprimé son appréhension, la veille du transfert. "Il avait dit à ma belle-fille la veille de partir et le matin même, 'Je la sens pas cette journée, je la sens pas.'"
À présent, Dominique Garcia espère que la justice fera rapidement son travail. "Je fais confiance à la police, la gendarmerie pour les interpellations, à la justice pour les mises en examen." Il souhaite "que les auteurs soient arrêtés, identifiés, en détention et après la justice fera le reste", conclut le père d'Arnaud Garcia.
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