Attentats de Paris : Jawad Bendaoud, le logeur d'Abaaoud, déféré
Après l'assaut mené par la police dans l’appartement de Saint-Denis, huit personnes avaient été placées en garde à vue. Six jours plus tard, Jawad Bendaoud, propriétaire des lieux, né en 1986, était le seul toujours entendu par les enquêteurs. Mardi matin, sa garde à vue a pris fin. Il a été déferé et va être présenté à un juge antiterroriste.
Malgré un passif judiciaire chargé, tentative de meurtre, détention d'armes, conduite en état d'ivresse ou violences conjugales, à Saint-Denis, ceux qui le connaissent ne veulent pas croire qu'il soit en lien avec les terroristes. Dans le quartier de la rue Corbillon, tout le monde connaît Jawad, "trafiquant en tout et n’importe quoi ", "petit caïd" . Il est surtout décrit comme un garçon "idiot ", sans rapport avec la religion, comme l’explique l’homme qui habitait juste en dessous de l'appartement qui a hébergé les terroristes. Il connaissait bien Jawad Bendaoud : "C’est un mec du quartier mais il ne pratique pas la religion " dit-il.
"Vous croyez qu’il allait ramener des terroristes là où se trouve toute sa famille ?"
Selon lui, "il n’a rien à voir là-dedans. Il a loué l’appartement pendant deux, trois jours, mais il ne savait rien de plus. Ses parents, ses cousins, ses cousines habitent à Saint-Denis ". Le voisin ne croit pas à la complicité de Bendaoud : "Vous croyez qu’il allait ramener des terroristes là où se trouve toute sa famille ? ".
Quelques secondes avant son interpellation, Jawad Bendaoud avait répondu aux questions des journalistes, notamment ceux de BFMTV. Il déclarait alors devant leur caméra "ne pas être au courant que c'était des terroristes ". "On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu service monsieur ', se justifiait-il alors.
Homme de main de marchands de sommeil
La mairie de Saint-Denis avait repéré ses petits trafics. Jawad serait l'homme de main de trois marchands de sommeil domiciliés au Raincy et au Blanc-Mesnil, d’après Stéphane Peu, maire-adjoint de Saint-Denis : "Il logeait au black des personnes qu’il prenait dans la rue. Il les hébergeait trois jours et prenait le liquide. Si d’autres personnes lui proposaient plus, il les virait et en mettait d’autres ". Dans le gymnase où les familles sinistrées de l'immeuble des terroristes attendent d'être relogées, le message est clair : avec ce qu'il a fait, Jawad Bendaoud n'est franchement plus le bienvenu dans son quartier.
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