Audition de Monique Olivier dans l'affaire Cécile Vallin : l'avocate du père de la disparue "espère qu'elle reconnaisse Cécile"
"J'espère qu'elle reconnaisse Cécile", affirme vendredi 26 janvier sur franceinfo Caty Richard, l'avocate du père et de la sœur de Cécile Vallin, alors que Monique Olivier doit être entendue prochainement dans le cadre de l'affaire Cécile Vallin, disparue le 8 juin 1997 en Savoie.
La piste de Michel Fourniret prend de la consistance après qu'un journaliste, Laurent Valdiguié, alerte l'avocate lors du procès de son ex-femme, Monique Olivier. Celui-ci lui rapporte qu'il a été question d'une affaire de disparition en 1997 pendant l'audience de jugement. "Là, j'avoue que je tombe du dixième étage", réagit l'avocate. "Je me souviens qu'on avait parlé d'une baby-sitter en 1992 et qu'on a toujours dit que 1997 c'était pendant la fameuse période blanche de Michel Fourniret."
"Comment peut-on parler d'une période blanche alors que dans des procès-verbaux, Monique Olivier est très précise, et fait état d'une jeune fille entre 16 et 18 ans que Michel Fourniret ramène à la maison ? Il lui demande de partir avec leur fils Sélim pour ne pas que Sélim voie cette jeune fille, détaille Caty Richard. Quand on prend ce PV (procès-verbal), qu'on le recoupe avec des éléments qu'elle donne sur la période, on sait que c'est 1997 pour plusieurs raisons. Ensuite, elle va dire que c'est à la fin de l'année scolaire, donc potentiellement en juin. Et ensuite on a ce qui est sorti à l'audience, ce que le conseil de Monique Olivier a fourni au débat : un procès-verbal où Michel Fourniret dépose plainte pour abandon de toit conjugal le 11 juin 1997, dans lequel il fait état d'une dispute survenue le 9", relate Caty Richard.
"Une lueur dans cette affaire"
Elle dit voir "une lueur dans cette affaire" et évoque "un soulagement qui se partage à la colère, car c'était dans le dossier Fourniret depuis toujours. Dans le dossier de Cécile, la piste a été ouverte et entre guillemets pas refermée. On pourrait parler d'une piste refermée s'il avait été mis hors de cause. Il n'a jamais été mis hors de cause, mais à ce moment-là on n'a rien trouvé qui le mettait en cause", avance-t-elle.
Selon elle, "si ça n'avait filtré ne serait-ce qu'une fois, que dans le dossier Fourniret il est question quelque part d'une jeune fille en 1997, et même en juin 1997, ça aurait pu tout changer et dès 2006, au moment où on s'interrogeait sur Fourniret".
"Je crois avoir compris que de Monique Olivier on ne peut attendre que ce qu'elle veut bien dire au moment où elle voudra bien le dire, donc j'espère qu'elle aura plus de choses à nous apprendre sur Cécile, avance l'avocate, selon qui ça fait maintenant plus de 25 ans qu'elle manque à sa famille."
En 1997, "on ne savait pas ce que faisait Michel Fourniret"
Son père, Jonathan Oliver, confie quant à lui au micro de franceinfo que "pratiquement immédiatement après sa disparition, je me suis dit qu'il devait y avoir un homme et une voiture. L'année 1997, où Cécile a disparu, on ne savait pas ce que faisait Michel Fourniret. Tant qu'on ne sait pas pour quel motif Cécile a disparu, pour moi il sera toujours un responsable potentiel".
Caty Richard pointe enfin du doigt des "problématiques d'étanchéité entre les procédures" : "Depuis 20 ans on cherche, depuis 20 ans des juges d'instruction se succèdent à chercher, à tout suivre. Toutes les pistes ont été suivies, alors que depuis 2004-2005 il y avait des éléments dans le dossier Fourniret. Ça pose vraiment question sur la communication", regrette-t-elle.
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