Dijon : un magistrat soupçonné d'avoir proposé sa fille pour des rapports sexuels
Cet ancien juge des enfants a été mis en examen pour "provocation non suivie d'effets à la commission de crime de nature sexuelle contre des mineurs".
Un magistrat de Dijon, ancien juge des enfants, a été mis en examen pour avoir proposé sur Internet à des inconnus d'avoir des relations sexuelles avec sa fille de 12 ans, a indiqué vendredi 12 juin le parquet de Besançon. Cet homme de 55 ans a reconnu avoir proposé des relations sexuelles avec sa fille, mais affirme que cela relevait de purs "fantasmes" et qu'aucun passage à l'acte n'a eu lieu, ce que l'enquête semble avoir confirmé, a précisé le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, confirmant des informations d'Europe 1.
Des faits passibles de sept ans de prison
Mis en examen vendredi dernier pour "provocation non suivie d'effets à la commission de crime de nature sexuelle contre des mineurs", faits passibles de sept ans de prison, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire, a précisé Etienne Manteaux.
L'affaire démarre lorsqu'un site libertin proposant des rencontres entre adultes consentants "signale à la justice qu'un individu ne se contente pas de proposer des rencontres entre adultes, mais proposerait que sa fille de 12 ans soit associée aux ébats sexuels", a expliqué le procureur. Une enquête est alors ouverte et confiée à l'office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), basée à Paris. Les premières investigations permettent de déterminer que le compte proposant l'annonce incriminée appartient à un couple de magistrats dijonnais.
L'épouse "hors de cause"
L'affaire est alors dépaysée à Besançon, dont le parquet ouvre en janvier une information judiciaire pour corruption de mineur de moins de 15 ans, selon Etienne Manteaux. Le 4 juin, les perquisitions menées au domicile et dans les bureaux du couple à Dijon "ont permis d'objectiver l'ensemble de ces faits", a-t-il précisé.
L'épouse, également magistrate à Dijon, est "hors de cause" car son époux "a expliqué être l'auteur unique des messages" proposant la fille du couple, "expliquant qu'il s'agissait uniquement d'une sphère fantasmatique, ce qui semble confirmé par les autres éléments de l'enquête", a ajouté le procureur. Selon Europe 1, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, "a saisi jeudi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) en vue de prononcer la suspension temporaire de ce juge".
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